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Chronique

En rendant public son Plan d’action pour la Stratégie Centre-Ville, le maire Coderre a bien nommé la nécessité d’œuvrer à la mixité sociale. Derrière son point de presse, tenu au belvédère du Mont-Royal, ce sont cependant des condos luxueux que l’on voit pousser dans le paysage du centre-ville, des Tours des Canadiens et autres produits d’investisseurs, d’ici comme d‘ailleurs.

Les logements au centre-ville deviennent de moins en moins accessibles aux personnes à revenus modestes, tant les familles que les personnes seules. Ceux qui existent sont trop souvent transformés en condos ou logements pour touristes. Leurs loyers grimpent, alors que les trop rares chambres disparaissent.

L’objectif de l’inclusion de 15 % de logements abordables dans les développements de plus de 100 unités doit être revu. Il doit être accru et étendu aux plus petits projets. Surtout, cet objectif doit se concrétiser en logements sociaux, l’option la plus véritablement abordable pour les plus démunis.

Des mesures sévères doivent être prises pour protéger les trop rares logements privés encore accessibles, contrer leur transformation et leur commercialisation. Investir dans l’achat de ces immeubles, leur rénovation et leur transformation en logements sociaux constitue une voie qui a fait ses preuves. Les pouvoirs accrus de la Ville, issus du statut de métropole, doivent favoriser ce type de stratégie.

Autre impact négatif de la transformation du Centre-Ville : les organismes communautaires, dont ceux d’aide aux sans-abri, ont de plus en plus de difficulté à y demeurer ou à s’y relocaliser. Lorsque les sous-sols d’église doivent être libérés, trouver un espace qui permette de continuer à rejoindre les populations vulnérables représente un énorme défi, à la fois financier et logistique.

Le droit de cité pour tous et toutes est loin d’être assuré. L’administration qui sera élue le 5 novembre devra y travailler activement et obtenir les fonds nécessaires de Québec et Ottawa. Autrement, le risque est grand que se dessine un centre-ville certes plus habité, mais avec plus de sans-abri. Ou encore, que ces derniers soient repoussés ailleurs…

Pierre Gaudreau

Coordonnateur du Réseau d’aide aux personnes seules et itinérantes de Montréal (RAPSIM)

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