Le soleil n'oublie aucun village

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 Ce proverbe du Gabon signifie que le soleil est universel et que tout le monde peut en profiter, mais que parfois, des personnes peuvent chercher à nous en enlever une partie parce que nous sommes différents.

C'est à partir de cette image et de ce proverbe qu'a été écrite la pièce du même nom afin de mettre en lumière l'intolérance raciale vécue par les nouveaux arrivants qui doivent parfois rapidement s'intégrer à la société d'accueil, au prix d'une perte d'identité culturelle.

Écrite par Madame Perpétue Muramutse, coordonnatrice de Solidarités Femmes Africaines, la pièce prend la forme d'un théâtre-forum où les spectateurs sont invités à identifier les scènes où il y intolérance raciale. « L'objectif est d'amener les personnes à comprendre et à leur donner le pouvoir de réagir envers de telles situations », mentionne Perpétue Muramutse.

Il n'est pas comme moi C'est bien souvent à partir d'une incompréhension à l'égard d'une culture que survient l'intolérance raciale. La pièce met ainsi en lumière des scènes de la vie quotidienne auxquelles sont confrontés les nouveaux arrivants.

Que ce soit au CLSC, lors d'une entrevue pour un emploi ou tout simplement dans la rue, la pièce « Le soleil n'oublie aucun village » fait rencontrer des personnages qui tiennent chacun à conserver leur identité culturelle.

Par exemple, on croisera un employeur qui ne veut absolument pas que son entreprise devienne multicolore et qui ne reconnaîtra pas le travail de sa nouvelle employée noire, tout simplement parce qu'elle est différente. Ou encore, le policier qui interpelle un jeune noir et qui l'arrête sans motif valable parce qu'il se rend à un spectacle avec une copine.

« Il ne s'agit pas de stéréotyper une population parce qu'elle est de couleur différente », confie Madame Muramutse, « mais plutôt de comprendre certaines situations rencontrées par les jeunes noirs par exemple », ajoute-t-elle.

L'intervention des spectateurs C'est la deuxième partie de la pièce qui est la plus constructive. Le public est alors invité à identifier les scènes fautives et à venir remplacer le personnage qui se montre intolérant ou encore la victime qui est prise au dépourvu dans de telles circonstances. Pierre Brassard – 10 novembre 2004