Le Lundi 22 octobre 2007
ITS : Pour en finir avec la honte
en collaboration avec CSSS de la Pointe-de-l'île
Comment réagir face à une ITS (infection transmissible sexuellement)? Comment en parler ? Comment se protéger ? Des réponses pour ne pas rester seul avec sa colère et sa honte.
«J’ai eu une relation sexuelle avec cette personne. C’était merveilleux, trippant. Mais maintenant, j’ai une ITS. Tout à coup, cette personne devient sale à mes yeux.»
Attraper une maladie transmissible sexuellement, ou ITS, nous fait vivre de la honte et nous donne souvent comme un sentiment de punition pour notre comportement sexuel. On se sent à part. « J’aurais dû me douter qu’avec cette personne-là, J’aurais dû prendre des précautions, J’sais donc pas choisir ! »
Comment réagir face à une ITS ?
Quelle que soit la personne qui nous l’apprend, médecin ou partenaire, il faut éviter de s’accabler de reproches; les regrets ne mènent à rien.
Une certaine colère envers la personne qui nous transmet une ITS est légitime, mais elle ne devrait pas durer. On sait que 80 % des femmes et 30 % des hommes sont des porteurs asymptomatiques, c’est-à-dire qu’ils ont le microbe, mais ne développent pas de symptômes, de signes de maladie.
Comment se traiter alors qu’on ignore qu’on porte une MTS ?
Certaines ITS peuvent demeurer asymptomatiques pendant plusieurs mois ou années. C’est pourquoi il est très difficile de savoir depuis combien de temps on est atteint et par qui on a été contaminé. Quand on parle de ITS, tout le monde est une victime. La personne qui nous transmet la maladie l’a attrapée, elle aussi, d’une autre personne.
Prévenir l’autre
Pour casser la chaîne de transmission, il n’y a pas vingt-six solutions. Prévenir l’autre n’est pas toujours facile, mais c’est la seule manière d’éviter que l’infection se propage. La sexualité, c’est tout-à-fait naturel, mais il faut bien le dire, les responsabilités viennent avec elle. Une ITS non traitée peut amener des complications pour la santé, par exemple, une infection des trompes ou des testicules et parfois la stérilité. Évidemment, si l’on a plusieurs partenaires, pour éviter de jouer au ping-pong avec une ITS, on les prévient aussi.
Un choix intelligent
Bien sûr, sous le coup de la colère, il est tentant de se dire que la personne qui nous a transmis la maladie ne vaut pas la peine qu’on la prévienne. As-tu pensé qu’elle aussi est une victime et qu’entre victimes, il vaut peut-être mieux s’entraider ? Après tout, cette personne risque de réagir exactement comme toi !
Pas toujours facile
Non, ce n’est pas toujours facile de prévenir une ou des personnes à qui on peut avoir transmis une ITS. Cela demande du courage et de l’honnêteté. Juste au moment où l’on se sent soi-même tout à l’envers, assumer cette responsabilité ce n’est pas facile, c’est vrai, mais ça se fait !
Je le dis, je ne le dis pas
Surtout à son chum ou à sa blonde, ce n’est pas évident à dire. Il y a des risques d’un côté comme de l’autre.
Je le dis : Risques de vengeance, de rupture, de tristesse, de dénigrement. Bref, un sacré mauvais quart d’heure à passer.
Je ne le dis pas : Risques que la personne l’apprenne par quelqu’un d’autre ou qu’elle développe des complications et m’accuse ensuite de tous les maux de la terre. Un autre mauvais quart d’heure!
Parmi tous ces risques, il y a aussi celui que tout se passe bien. L’important est d’avoir confiance en toi pour assumer ta décision et défendre ton point de vue. À la limite, tout le monde peut se tromper.
Conclusion
L’impression que laisse une ITS peut être très positive et donner l’occasion de se pencher sur sa façon de voir ses partenaires : préjugés, capacité à communiquer, engagement dans une relation. De toute façon, c’est certainement une bonne occasion de mieux connaître ses forces et ses limites.
Devant la menace grandissante des ITS, le mieux à faire c’est de se protéger, en utilisant des condoms, en choisissant ses partenaires et surtout en ne se gênant pas pour en parler.