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Introduction

À 14 ans, près des deux tiers des enfants du Québec ont déjà consommé de l’alcool. Il y a deux chances sur trois que ce soit le cas du vôtre.
Les résultats de nos recherches sont clairs : 90 % des Québécois considèrent que les parents ont la responsabilité d’éduquer et d’informer les enfants au sujet de la consommation et des problèmes qui découlent de l’abus d’alcool.

Mais les parents ne réalisent pas à quel point ils doivent parler d’alcool le plus tôt possible avant que les problèmes n’apparaissent, pas après. Ils ne réalisent pas non plus que, contrairement à ce qu’ils pourraient penser, ils exercent une influence énorme sur leurs enfants. Ce qu’ils disent, et surtout ce qu’ils font, est absolument déterminant.
Enfin, ils ont besoin d’un outil pour les aider à ouvrir le dialogue. Le voici.
Les principes sur lesquels se fonde ce guide sont clairs.
• Éduc’alcool donne aux parents les renseignements leur permettant de bien informer leurs enfants et de mieux gérer certaines situations qui pourraient se présenter en relation avec l’alcool.
• Il ne dicte pas aux parents une ligne de conduite. C’est à eux de déterminer si, et à partir de quel âge, dans quelles circonstances, à quelles conditions et en quelles quantités leurs enfants sont autorisés à consommer de l’alcool.
• Il défend toutefois une valeur fondamentale et a un seul parti pris : la consommation abusive, l’ivresse, l’intoxication sont absolument inacceptables. En aucune circonstance, elles ne sauraient être tolérées.

Car s’il est un fait qui est incontestable, c’est que « prendre un coup» – ne serait-ce qu’une fois – c’est prendre un coup… de trop. Et qu’en tout temps, la modération a bien meilleur goût.

Comment être avec vos enfants quel que soit leur âge

La prévention commence dans la famille

Donnez à vos enfants un niveau élevé de soutien, félicitez-les, encouragez-les, donnez-leur des caresses, des baisers, des marques tangibles d’affection. Ne tenez pas pour acquis qu’ils savent que vous les aimez, il faut le leur dire. Faites confiance tout en mettant des limites, sans avoir peur de perdre leur amour.

Faire des activités en famille permet de passer du temps ensemble et de se rapprocher d’eux (écouter la télé ou regarder un vidéo et en discuter, participer à la préparation d’un repas, bricoler, pratiquer des sports).

Le modèle, c’est vous
Votre attitude, vos gestes, vos paroles, vos choix influencent grandement vos enfants même si vous avez parfois l’impression qu’ils n’y portent
pas attention.

À quel âge peuvent-ils commencer à boire?
Il n’y a pas d’âge dit «normal» pour commencer. Même très jeunes, les enfants sentent, sinon comprennent, la différence entre le fait de prendre une boisson alcoolisée et une autre qui ne l’est pas.
Peut-être pensez-vous qu’il vaut mieux permettre à votre jeune de prendre un peu de vin à table à l’occasion, sachant très bien qu’il pourrait chercher à en consommer à votre insu.
Dans certaines sociétés, l’initiation des jeunes à la consommation dans un cadre rigoureux est bénéfique. Les recherches montrent que ces sociétés connaissent très peu de problèmes liés à l’alcool.

Quelle que soit la décision que vous adoptiez, jamais, en aucune circonstance, l’abus d’alcool ne doit être toléré. Ni pour eux, ni pour vous.

Il n’est jamais trop tôt
Les enfants sont souvent plus renseignés qu’on ne le croit. À l’âge de six ans, ils ont déjà une idée des normes sociales relatives à la consommation d’alcool des adultes et des enfants. Vous pouvez donc aborder la question de la consommation dès le jeune âge.
Donnez vous-mêmes l’exemple
Les enfants ont tendance à imiter les comportements des gens qu’ils aiment et admirent, particulièrement ceux de leurs parents. Vos habitudes de consommation annoncent celles qu’ils adopteront plus tard. Si la consommation fait partie de vos habitudes tant sociales que gastronomiques, vos jeunes grandiront en sachant que cela est naturel et se fait dans un climat de détente et de plaisir.
Lorsque vous prenez de l’alcool, buvez avec modération. Si vous vous abstenez de boire ou que des personnes de votre entourage en font autant, rien ne vous empêche de faire remarquer à vos enfants qu’il s’agit d’un choix personnel.

L’âge de la première consommation est déterminant
• Plus l’enfant commence jeune à consommer en dehors d’un cadre rigoureux, plus il risque d’avoir des problèmes par la suite.
• Plus les adolescents commencent à boire jeune, plus ils disent consommer fréquemment.

Comment être avec les 8 à 11 ans

À neuf ans, un enfant sur quatre a fait l’expérience de l’alcool.

Soyez fermes
• N’allez pas croire qu’à cet âge, les enfants ne consomment pas, même si l’alcool n’est pas une boisson pour enfants.
• Si vous prenez un verre, cela ne veut pas dire que vos enfants peuvent en faire autant. Il arrive qu’en famille, un jeune veuille y goûter. Et qu’il insiste même. C’est à ce moment que vous lui signifiez votre accord ou votre interdit.
• Vous pouvez le laisser tremper ses lèvres dans votre verre ou en prendre une gorgée pour ne pas qu’il le fasse en cachette ou en vidant les restes des verres ou des bouteilles.
• Vous pouvez le laisser prendre un verre dans lequel l’alcool est dilué dans de l’eau; ce qui n’est pas pour autant une autorisation ouverte à consommer.
• Expliquez-lui la différence entre consommer de façon réfléchie et abuser.
En somme, il ne s’agit pas de vous abstenir de prendre de l’alcool à cause des enfants, mais plutôt de leur montrer qu’il y a du plaisir à consommer avec modération.
C’est à vous qu’il revient de faire des choix, compte tenu de l’âge de chacun de vos enfants et de vos principes. Par la suite, de vous en tenir à ces choix. Si vous leur expliquez vos raisons, vous les aidez à développer leur capacité de prendre leurs propres décisions.

Dans les partys, assurez-vous
• qu’ils organisent des activités, des jeux;
• qu’ils aient de la nourriture à grignoter, des boissons gazeuses et des jus;
• qu’un adulte soit présent et qu’il exerce une surveillance discrète.
Ne les laissez pas seuls toute la soirée sans surveillance.

Comment être avec les 12 à 14 ans

Plus du quart des adolescents de 13 ans consomment de l’alcool : 2,7 % à peu près chaque semaine et 24 % à peu près chaque mois ou moins d’une fois par mois.

Soyez vigilants
C’est l’âge où les ados veulent expérimenter et s’affranchir de l’autorité parentale. Ils cherchent à s’affirmer et, dans le cas de l’alcool, à sentir ses effets.
Ne paniquez pas
Ce n’est pas le moment de dramatiser si vous constatez que votre enfant a bu en dehors de la maison malgré votre interdiction. Les jeunes qui veulent consommer le feront dans un party, un parc, une ruelle ou chez un ami plutôt qu’à l’école ou à la maison où c’est interdit. Surtout, ne tenez pas pour acquis que ce qui est socialement acceptable pour vous, l’est encore pour eux.
Soyez fermes
• Expliquez-leur ce qui se passe dans leur organisme et les dangers qu’ils courent.
• Délimitez clairement vos attentes et établissez des règles précises, raisonnables et applicables.
• Faites une entente écrite avec eux sur vos attentes et ce qui arrivera si elle n’est pas respectée.
Par la suite, tenez-y.
Dans votre famille, si la coutume veut que les jeunes consomment de petites quantités d’alcool dans des occasions spéciales, assurez-vous qu’ils fassent la différence entre ces occasions et les autres jours.

Comment être avec les 15 à 16 ans

24 % des adolescents de 16 ans consomment de l’alcool à peu près chaque semaine. À peine 23 % des jeunes de cet âge n’ont jamais consommé.

La pression du groupe
À cet âge, les jeunes veulent s’affirmer davantage. Les sorties en groupes sont plus fréquentes. La pression qu’exercent certains leaders dans les groupes les incite à vouloir faire comme les autres. Dans les soirées, ils voudront sans doute avoir de la bière. Rappelez-leur votre entente, si vous en avez conclu une.
Tenez-y.
À la maison, lors de fêtes (anniversaires, mariages, Noël et autres), alors que dans la majorité des familles le fait de prendre de l’alcool est associé très fortement au plaisir, il vous revient de décider s’ils peuvent consommer et en quelle quantité.

Soutenez et surveillez
• Sachez toujours où et avec qui ils sont si ce n’est pas chez vous, les activités qu’ils font et comment ils se comportent. Votre soutien peut s’exercer à travers la surveillance. Un des liens les plus clairs entre votre rôle de parents et la consommation d’alcool de vos adolescents est la surveillance, même en votre absence. Attention, il faut trouver un juste milieu et faire confiance.
• Exercez un contrôle raisonnable. Cela veut dire délimiter les attentes et développer des règles claires, raisonnables et applicables. Être un parent qui exerce du contrôle, qui est exigeant tout en étant chaleureux et réceptif plutôt qu’autoritaire ou permissif, constitue un facteur majeur de protection.

Comment être avec les 17 à 18 ans

L’appartenance au groupe
• C’est l’âge où les jeunes qui consomment ne tiennent pas compte de l’avis de leurs parents (ce comportement peut se manifester plus tôt).
• C’est l’âge où les jeunes sont influencés par la publicité montrant des gars et des filles dont le plaisir ne semble avoir d’égal que leur superbe apparence physique.
• C’est l’âge où l’affirmation de soi et l’épate des autres passent par l’excès de vitesse dans la conduite automobile. Lorsque les jeunes ont bu, les risques d’accidents sont décuplés. S’ils détiennent un permis, ils doivent savoir qu’ils n’ont pas le droit de consommer la moindre quantité d’alcool avant de conduire.
• C’est l’âge où le contact avec vos jeunes est parfois plus difficile en raison de leur besoin de se forger une identité qui leur soit propre et non calquée sur la vôtre.
• C’est l’âge où à 18 ans, ils ont le droit d’acheter de l’alcool.

Soyez francs
N’ayez pas peur de dire les choses franchement. Ce n’est pas effrayer un jeune que de l’informer de la réalité. Ce n’est pas parce qu’ils sont aussi ou plus grands que vous que vous ne pouvez plus intervenir.
Dans une discussion, assurez-vous que les points de vue de chacun soient entendus et respectés.
Discutez avec eux des conséquences d’une consommation au travail, à l’école, pendant la pratique des sports et dans la conduite automobile.

Maintenez des liens affectifs avec eux
L’absence de liens affectifs entre vous et vos jeunes, doublée d’un soutien insuffisant, les rend plus vulnérables à la pression des pairs, ce qui peut les influencer à consommer de l’alcool et à en abuser.
Il vous appartient de trouver le bon équilibre entre lien affectif et autonomie que vous voulez bien laisser.

Quoi dire à vos enfants quel que soit leur âge

Ce que vous dites est presque aussi important que ce que vous faites. Vos enfants vous regardent et vous écoutent et c’est d’abord à la maison qu’ils apprennent les comportements à adopter.

Allez droit au but
• Vous pouvez aborder la question naturellement, le plus simplement possible.
• Évitez le ton autoritaire, les sermons.
• Expliquez-leur clairement les faits concernant la consommation, sans les ménager sous prétexte qu’ils sont trop jeunes, mais sans leur faire peur non plus.

Parlez calmement
Une attitude sereine et un dialogue ouvert sont déterminants. Si vos jeunes se sentent à l’aise de discuter avec vous, vous pourrez les guider et les éclairer dans leurs choix en matière de consommation. Dites-leur qu’ils peuvent compter sur vous s’ils ont besoin d’aide. Cela peut être d’un soutien significatif lorsqu’ils vivront des difficultés.

Comment les soutenir?
Les soutenir en leur témoignant de l’affection, de l’attention et en étant aimant. Dites-leur souvent que vous les aimez, même s’ils le savent. Rappelez-vous que les jeunes qui reçoivent un niveau élevé de soutien sont moins susceptibles de boire régulièrement.

Faut-il «enseigner » à vos jeunes à boire?
Il est important que vos jeunes sachent qu’il n’est pas nécessaire de boire de l’alcool pour avoir du plaisir.
Ils doivent aussi savoir qu’on peut avoir du plaisir en consommant si l’on est capable de se maîtriser en tout temps et que l’on évite ainsi de tomber sous la dépendance de l’alcool.
S’ils consomment de l’alcool, leur conseiller
• qu’ils mangent tout en buvant;
• qu’ils ne vident pas leur verre d’un trait;
• qu’ils dégustent et apprennent à apprécier ce qu’ils boivent.

Parlez-leur des conséquences de l’abus d’alcool
Cela pourrait vouloir dire
• perdre la maîtrise d’eux-mêmes;
• poser des gestes qu’ils peuvent regretter par la suite;
• exercer et susciter de la violence auprès de leurs camarades, de leurs frères et soeurs;
• perdre la mémoire des gestes posés;
• risquer d’avoir des accidents graves en conduisant une voiture;
• être très malades;
• être obligés de s’absenter de l’école ou du travail;
• perdre connaissance;
• être victime d’un arrêt respiratoire et en mourir

Expliquez-leur ce qui se passe quand on consomme lorsqu’on est jeune
Aux premiers verres :
• on relaxe, on est moins gêné, on parle davantage;
• on a moins de stress;
• on s’affirme et on cherche à se faire remarquer.
Aux suivants :
• on devient plus sentimental, plus excité, un peu euphorique;
• on a les émotions à fleur de peau;
• on n’est plus tout à fait soi-même.
Par la suite :
• le jugement est moins sûr, le discours change, la démarche est moins assurée;
• on voit double;
• on peut devenir agressif;
• on peut oublier l’usage du préservatif et avoir des comportements sexuels qu’on regrette après;
• on peut dépasser la mesure en faisant les fous et en posant des gestes déplacés;
• on peut vomir, violenter quelqu’un, tomber dans un coma éthylique.

Comment reconnaître que votre enfant a un problème de consommation d’alcool?

Il se peut que votre jeune adopte un comportement inhabituel, mais que l’alcool ne soit pas en cause.
Il n’est pas toujours facile de savoir s’il y a un véritable problème ou s’il s’agit d’un problème passager de comportement lié à la puberté, à une peine d’amour ou à une grande fatigue due au surmenage (surcharge de travail scolaire, nombreuses activités, travail à temps partiel). Si vous avez des doutes à ce sujet et que vous n’arrivez pas à reconnaître les signes, parlez d’abord franchement à votre jeune. Choisissez le moment propice. Maintenez la confiance et le dialogue. Évitez de lui faire sentir votre anxiété en le surveillant constamment.

Voici quelques signes qui peuvent vous servir de repère :
• des sautes d’humeur sans raison apparente;
• une tendance à s’isoler ou se renfermer dans sa chambre;
• des retards fréquents;
• des absences non justifiées;
• un changement significatif dans les résultats scolaires;
• un manque d’intérêt pour le groupe, les activités sportives, les loisirs;
• une perte d’appétit;
• un comportement dépressif;
• une attitude rêveuse excessive;
• un manque de sommeil;
• la disparition d’argent dans votre portefeuille;
• de la négligence inhabituelle dans la façon de se vêtir, dans la propreté corporelle;
• une fugue;
• du décrochage scolaire sporadique ou prolongé.

Tous ces signes n’apparaissent pas nécessairement en même temps. Parlez à votre jeune, expliquez-lui ce qui se passe et aidez-le à mieux se comprendre. Au besoin, n’hésitez pas à recourir à l’aide. Ne restez pas seuls face à un problème. Vous pouvez éprouver des sentiments qui vont de la colère à la peine et à la culpabilité. Parlez-en à un proche, un ami, un parent qui vous aidera peut-être à y voir plus clair. Surtout ne soyez pas embarrassés de
consulter. Il y a des problèmes que vos seules compétences ne peuvent régler.

Quand recourir à l’aide
• Si votre jeune éprouve de sérieuses difficultés.
• Si le dialogue est rompu malgré vos efforts.
• Si vous n’arrivez plus à contrôler la situation.
• Si vous en avez discuté avec les enseignants de l’école sans trouver la solution.
• Si la situation perdure.


Pour en savoir plus, consultez www.educalcool.qc.ca

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