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Communiqué

La Politique en itinérance 4 ans plus tard !

Le 27 février 2014, la Politique nationale de lutte à l’itinérance – Ensemble pour éviter la rue et en sortir – était adoptée, après près de dix ans de luttes, de consultations et de travail. Quatre ans plus tard comment celle-ci a-t-elle fait progresser la lutte à l’itinérance ?

À Montréal, les ressources d’hébergement pour hommes ont encore vécu une très forte occupation cet hiver. Celles pour femmes continuent d’accumuler les refus, faute de places, durant toute l’année. Des situations d’itinérance réelle sont de plus en plus constatées et reconnues parmi diverses populations, et ce, dans différents quartiers.

Il y a 9 ans, suite à la Commission parlementaire sur l’itinérance qui avait demandé l’adoption d’une Politique globale pour agir sur le phénomène, le ministre de la santé et des services sociaux de l’époque, Philippe Couillard, disait que cela n’était pas nécessaire. Une Politique est pertinente lorsque l’on veut changer de paradigme sur une question, affirmait-il

C’était nécessaire et c’est ce qu’a fait la Politique adoptée en 2014 sous la direction de la ministre Véronique Hivon. Cette Politique affirme une responsabilité collective face au phénomène, elle reconnait que l’itinérance est un déni de droits et elle interpelle une dizaine de ministères pour qu’ils assument leurs responsabilités afin de prévenir et réduire le phénomène. La Politique identifie à raison que l’itinérance a des causes multiples et qu’il faut agir sur 5 axes, dont le revenu, le logement, la santé et les services sociaux, l’éducation et l’insertion ainsi que la cohabitation et la judiciarisation.

Des vents variables

Au Québec, les budgets adoptés par le gouvernement les années suivant l’adoption de la Politique en itinérance ont tous été marqués par une austérité sélective. Alors que les médecins et les Bombardier et Cie recevaient une aide accrue de l’État, les services sociaux, le logement et l’aide sociale faisaient l’objet de compressions.

Dès 2014, le gouvernement Couillard avait certes adopté un Plan d’action interministériel en itinérance se situant dans la foulée de la Politique, mais celui-ci a cruellement manqué de suivis et de moyens pour son déploiement.

Malgré ce contexte difficile à Montréal, le Comité directeur en itinérance a adopté un Plan d’action régional et a amorcé des travaux sur une dizaine de fronts. Le RAPSIM et plusieurs de ses membres, les différents CIUSSS et d’autres directions régionales de ministères ainsi que la Ville et ses différents services ont développé leurs actions pour que des réponses accrues soient apportées en hébergement, en logement, dans l’accès aux services de santé et services sociaux, pour la cohabitation et la déjudiciarisation.

Au fédéral, le gouvernement Harper en alignant les fonds de son aide en itinérance vers le Housing first, un modèle de lutte à l’itinérance ciblant l’itinérance chronique, a été a contrario de la Politique adoptée au Québec, des résolutions unanimes de l’Assemblée nationale le soulignant. Ce virage dans la Stratégie de partenariats de lutte à l’itinérance (SPLI) a réduit les fonds de différentes autres actions essentielles, tant pour prévenir l’itinérance que pour s’attaquer à l’itinérance chronique.

Le gouvernement Trudeau a rétabli une approche globale en injectant des fonds additionnels dans la SPLI pour 2016-2019, un pas dans la bonne direction a souligné le RAPSIM. Encore plus intéressante est l’annonce de fonds doublés sur 10 ans pour la SPLI, de 2019 à 2028. Un engagement à long terme plus que nécessaire dont le budget fédéral du 27 février pourrait préciser les montants qui seront disponibles dès 2019 et surtout préciser l’orientation de ceux-ci.

À la Ville de Montréal

« Itinérance : Beaucoup reste à faire » résumait la position du RAPSIM lors du bilan de l’administration Coderre. Le maire avait affirmé à raison qu’en itinérance le « One size fit’s all » ça ne marche pas. En continuité de cette vision, Valérie Plante et Projet Montréal ont pris des engagements pour accroitre la lutte à l’itinérance, avec une vision globale et ce, dans les différents quartiers concernés. On attend de voir ce que contiendra le Plan d’action en itinérance de Montréal 2018-2020 qui devrait être dévoilé dans les prochains jours.

C’est dans ce contexte intense, où des problèmes persistent, voire perdurent, où des drames se vivent, mais aussi où des progrès sont notés, des vies sauvées, et alors que les gouvernements et la Ville développent leur action que se tiendra le Forum du RAPSIM — Le point sur la lutte à l’itinérance.

De nombreux membres, partenaires, alliés et élu.e.s ont déjà annoncé leur présence pour cette journée qui se tiendra à un moment plus qu’important.

Photo: Dan Bigras, Place Émilie Gameilin le 28 septembre 2008, exprimant son appui à la demande d’une Politique en itinérance, à l’ouverture de la Commission parlementaire sur l’itinérance,

Crédit: Claude Majeau

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