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Communiqué

Montréal, 23 juin 2016 –

La COFAQ, depuis sa fondation, défend le rôle premier des familles dans l’éducation de leurs enfants. Nous affirmons aussi la responsabilité de l’État dans le soutien aux familles et le développement des enfants.

Le ministre de l’Éducation, du Loisir et du Sport, M. Sébastien Proulx, a annoncé au mois de mai son intention « d’offrir graduellement la maternelle 4 ans sur tout le territoire, pas seulement dans les milieux défavorisés, et de rendre l’école obligatoire de 5 à 18 ans, plutôt que de 6 à 16 ans. » Il propose ces changements dans une perspective de réussite scolaire pour nos jeunes, un thème repris par le premier ministre lui-même qui veut en faire un enjeu prioritaire.

La COFAQ est interpellée par ces projets, car nous croyons fortement en l’éducation comme outil de développement personnel et social. Cependant, à l’heure où nos élèves commencent leurs grandes vacances, nous souhaitons que le ministère de l’Éducation entreprenne le travail nécessaire pour nous convaincre de la nécessité de ces deux projets et pour nous rassurer sur la réussite des changements proposés.

En ce qui concerne les maternelles 4 ans, la COFAQ croit en la nécessité de développer tôt les apprentissages chez nos plus jeunes. Cependant, nous nous interrogeons sur la place des maternelles 4 ans dans notre système d’éducation où coexiste un réseau de garderies éducatives pour les enfants. Est-ce que ce réseau n’a pas déjà le potentiel de réaliser les objectifs pédagogiques des maternelles 4 ans? Ne serait-il pas préférable de poursuivre le développement de ce réseau en visant une fréquentation accrue des CPE par tous les jeunes de 4 ans? Par ailleurs, avons-nous en main toutes les évaluations concernant les premières maternelles 4 ans déjà en place qui devaient être disponibles ce printemps?

En ce qui concerne nos 16-18 ans, nous sommes favorables au principe de la scolarité obligatoire jusqu’à 18 ans. L’extension de l’âge de scolarité obligatoire pour les élèves les plus motivés ne pose déjà pas de problème. Pour les moins motivés et leur famille, la situation est toute autre. Les parents confrontés au décrochage d’un jeune sont très souvent démunis face à la loi qui semble leur enlever le droit de parole auprès de leur enfant. La scolarité obligatoire jusqu’à 18 ans pourrait être un allié au maintien de la cohésion familiale.

Pour contrer le décrochage, il faudrait que des mesures concrètes de lutte à la pauvreté soient arrimées aux interventions en sensibilisation et à la lutte au décrochage scolaire ciblant les milieux défavorisés. Les organismes communautaires ont également une riche expérience dans ce domaine qui peut être mobilisée pour soutenir à la fois nos jeunes et leurs parents. Pour les jeunes qui ont de la difficulté à évoluer dans notre système scolaire, les organismes communautaires familles et les organismes communautaires de lutte au décrochage sont des acteurs importants et essentiels et devraient être considérés comme tels dans les politiques ou mesures ciblant le décrochage scolaire. Ce soutien ne peut cependant se faire sans les ressources appropriées qui se font de plus en plus rares.

Monsieur le Ministre, nous partageons vos préoccupations en ce qui concerne le bien-être éducatif de nos jeunes. Nous souhaitons fortement que vous preniez le temps de consulter la population et les experts avant d’entreprendre de tels changements. Nous croyons aussi que vous aurez besoin des organismes communautaires, du monde des affaires et de l’économie sociale comme alliés du monde éducatif et des familles pour mener à bien ces projets.

Nous vous demandons de mettre en place dès cet automne des consultations publiques sur ces deux enjeux. Nous serons pour notre part disponibles pour en discuter avec vous. Ces projets constituent un changement de culture important dans notre paysage scolaire et méritent que nous prenions le temps de les réaliser correctement, et ce pour le bien-être des générations futures.

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Source : Marie Simard, directrice générale

COFAQ

Téléphone : 514.521.4777

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