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Communiqué

Montréal, le 11 février 2015 – « Si le ministre des Finances, Carlos Leitão, cherche des raisons de continuer à financer de nouveaux logements sociaux, il n’a qu’à regarder la réalité vécue par bien des locataires de sa propre circonscription, celle de Robert-Baldwin ». C’est en ces termes que le coordonnateur du Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), François Saillant, a interpelé le ministre à quelques semaines de la présentation de son deuxième budget. Il a ajouté : « Non seulement la circonscription compte-t-elle un plus haut pourcentage en difficultés que le reste du Québec, mais elle ne dispose que de très peu de logements sociaux et la construction de logements locatifs privé y est au point mort.

S’appuyant sur des données provenant d’une commande spéciale faite à Statistique Canada à partir de l’Enquête nationale auprès des ménages (ENM), menée en 2011, le FRAPRU précise que 28 % de la population de Robert-Baldwin est locataire. Les ménages dans cette situation ont un revenu médian supérieur de 9 % à celui de l’ensemble des locataires du Québec, mais le loyer médian qu’ils ont à payer est 15 % plus élevé. Ce loyer est 739 $ par mois.

C’est ce qui explique que, sur les 7675 ménages locataires du comté, 2970, soit près de deux sur cinq, consacrent plus de 30 % de leur revenu en loyer. De ce nombre, 1455, en versent plus de la moitié et 715 plus de 80 %.

C’est chez les personnes vivant seules, de même que chez les ménages dont le principal soutien financier est une femme, que se retrouvent les plus grands nombres de ménages en difficultés financières. François Saillant souligne les conséquences de ces difficultés : « Les gouvernements eux-mêmes considèrent que verser plus de 30 % de ses revenus pour se loger oblige les ménages à couper dans leurs autres besoins essentiels et, au premier chef, dans la nourriture. Que dire de ceux qui doivent en payer plus de 50 %, comme le font près de 20 % des locataires de Robert-Baldwin, et de ceux qui en engloutissent plus de 80 %, comme c’est le cas de 9 % des locataires du comté de M. Leitão? »

Manque de logements locatifs et de logements sociaux

S’appuyant cette fois sur des données récentes de la Société canadienne d’hypothèques et de logement, le FRAPRU affirme que la construction de logements locatifs privés est au point mort dans Robert-Baldwin. Il précise que, depuis 2011, à peine 24 appartements de location ont été mis en chantier dans tout l’ouest de Montréal, alors que c’était le cas de 936 unités de condominiums.

Or, si le taux d’inoccupation de logements locatifs était de 4,1 % dans le secteur de Dollard-des-Ormeaux, Pierrefonds-Roxboro, Île-Bizard et Sainte-Geneviève, à l’automne 2014, c’est d’abord et avant tout en raison de l’offre abondante de petits logements (studio ou appartement d’une chambre). Les logements familiaux, eux, sont plus rares, avec des taux avoisinant le seuil critique de 3 %.

Par ailleurs, il manque cruellement de logements sociaux dans la circonscription de Robert-Baldwin. Ainsi, Dollard-des-Ormeaux ne compte aucun HLM, alors que l’Office municipal d’habitation de Montréal compte 144 ménages de la municipalité sur sa liste d’attente pour ce type de logements. Quant aux logements coopératifs et sans but lucratif, Dollard-des-Ormeaux en dispose au grand total de 230, dont à peine 12 réalisés avec l’actuel programme AccèsLogis. En tout et partout, le logement social compte pour 6 % de l’ensemble du parc de logements locatifs de la municipalité, alors que la moyenne est de 11 % à l’échelle du Québec.

Selon François Saillant, « le ministre Leitao a les moyens d’agir pour mieux venir en aide aux locataires en difficulté de son comté, pour pallier à la faiblesse de la construction de logements locatifs privés et pour faire en sorte de rattraper le terrain perdu en matière de logement social ». Ce moyen, explique-t-il, c’est de reconduire le programme AccèsLogis, le seul programme qui permette encore de développer de nouveaux logements sociaux au Québec, de financer un plus grand nombre de logements que les 3000 annoncés dans son premier budget, puis d’intervenir pour que sa circonscription reçoive une plus juste part des logements sociaux réalisés.

En terminant, le FRAPRU rappelle que deux rapports produits au cours des dernières années par la Société d’habitation du Québec démontrent les retombées sociales, mais aussi économiques, d’un programme comme AccèsLogis. « À chaque fois que le gouvernement québécois investit 1 $ dans AccèsLogis, c’est 2,30 $ qui est injecté dans l’économie, avec tout ce que ça signifie en termes de maintien et de création d’emplois dans la construction, dans l’industrie manufacturière et dans d’autres secteurs économiques ».

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