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Communiqué

MONTRÉAL, le 9 janv. 2014 – La Concertation pour Haïti (CPH) dévoile aujourd’hui les résultats d’une nouvelle recherche sur l’aide canadienne en Haïti, dans laquelle elle dénonce le manque de transparence du Canada et remet en question le modèle de développement qu’il impose. Quatre ans après le séisme, et bien qu’on observe certaines avancées en matière de reconstruction, la situation demeure critique. Le relogement de la population affectée par le séisme, l’épidémie de choléra et le contrôle du processus d’aide d’urgence et de reconstruction sont, notamment, autant d’enjeux qui suscitent une profonde inquiétude.

La recherche a été effectuée par Paul Cliche, chercheur associé au Réseau d’études des dynamiques transnationales et de l’action collective (REDTAC) de l’Université de Montréal.

Un premier constat : le manque d’information et de précision quant aux sommes déboursées par le gouvernement du Canada. Par exemple, il est impossible de savoir à qui ont été attribués plus des 2/3 du financement de l’aide de reconstruction, montant équivalant à près de 554,8 M$ CA.

Autre point inquiétant : le problème du relogement de la population affectée, un enjeu central de la reconstruction, qui est loin d’être résolu. Selon les données de l’ONU, publiées le 30 septembre 2013,, 171 974 personnes demeurent encore sur 306 sites temporaires. Les objectifs en matière de reconstruction n’ont été atteints que dans une proportion de 13 %. Les deux stratégies privilégiées ont été la construction d’abris temporaires et les subventions à la location plutôt que la réparation ou la reconstruction de logements permanents.

Par ailleurs, il apparaît clairement que l’orientation du gouvernement est de subordonner le développement international et la lutte à la pauvreté aux intérêts commerciaux du Canada. Le gouvernement canadien oriente son aide vers le développement du secteur minier et des zones franches. Or, la recherche de Monsieur Cliche démontre les effets néfastes d’un tel modèle de développement. Par exemple, dans la zone franche du Parc industriel de Caracol dans le Nord- Est du pays, aucune des entreprises ne respecte le salaire minimum; elles ne fournissent pas d’installations adéquates (toilettes, espaces pour les repas, etc.) aux travailleuses et travailleurs; et 91 % de ces entreprises n’offrent pas de conditions acceptables de sécurité au travail.

Il y a aussi lieu de se poser de sérieuses questions en constatant à quel point les institutions haïtiennes, qu’elles soient publiques ou de la société civile, sont peu présentes dans le processus d’aide humanitaire et de reconstruction. Ce processus est largement sous contrôle étranger ; les acteurs haïtiens en ont pratiquement été écartés. Sans ces acteurs locaux, comment peut-on espérer un développement durable?

La CPH sollicite donc une rencontre avec les décideurs canadiens pour redéfinir les orientations de l’aide canadienne et trouver des solutions pérennes qui favoriseront une véritable refondation sociale et économique d’Haïti.

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