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Communiqué

Le 18 mai 2012 – Sous la présidence d’honneur du Dr Dave Ellemberg, la 10e Semaine québécoise du traumatisme craniocérébral (TCC) s’est terminée ce vendredi par la tenue d’une conférence de presse à Montréal portant sur les conséquences des traumatismes craniocérébraux subis lors d’une activité récréative ou sportive. Longtemps banalisés, ils défraient les manchettes depuis plusieurs mois, soit depuis qu’on commence à mesurer la gravité des TCC et à comprendre les séquelles sur le cerveau.

« Le Regroupement s’est alliée cette année pour sa campagne de prévention et de sensibilisation au milieu de la médecine sportive parce que nous trouvons préoccupant de constater le nombre de cas de TCC qui sévit dans plusieurs sports et qu’encore aujourd’hui, le traumatisme craniocérébral et ses séquelles demeurent peu connus du grand public », a déclaré, d’entrée de jeu, Mme Nicole Tremblay, présidente du Regroupement des associations de personnes traumatisées cérébrales (RAPTCCQ), et mère d’une fille qui a subi un traumatisme craniocérébral sévère lors d’une activité récréative.

Ça n’arrive pas qu’aux autres : 57 nouveaux cas par jour au Québec

Selon l’Étude des blessures subies au cours de la pratique d’activités sportives et récréatives au Québec en 2009-2010, réalisée conjointement par l’Institut national de santé publique du Québec et le ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport, chaque année, 21 000 personnes subissent un traumatisme craniocérébral au cours de la pratique d’une activité récréative ou sportive, soit 57 nouveaux cas par jour.

Selon le Dr Suzanne Leclerc, directrice médicale de l’Institut national du sport du Québec, il reste encore beaucoup de travail de sensibilisation à faire auprès des athlètes et du personnel entraîneur, même si les TCC font de plus en plus les manchettes.

« La difficulté vient de l’absence de signes apparents des traumatismes craniocérébraux et du manque de connaissance des personnes qui gravitent autour des athlètes, entraînant, par voie de conséquence, leur banalisation », constate le Dr Leclerc, qui est aussi membre de l’équipe canadienne de médecine aux Jeux olympiques. Professeur au Département de kinésiologie de l’Université de Montréal et auteur de différentes études sur les TCC dans le sport, M. Ellemberg a précisé un aspect particulier du milieu du sport.

« Tout ce que veut l’athlète, c’est de retourner au jeu le plus rapidement possible. C’est sa passion, c’est ce qui l’anime. Or, le fait que l’athlète n’est pas totalement rétabli de son traumatisme craniocérébral le rend plus vulnérable en subir d’autres (…) Le cerveau est plus vulnérable à un second impact quelque temps après avoir subi un traumatisme craniocérébral. Les effets cumulatifs augmentent le risque d’avoir des séquelles plus importantes. »

Les jeunes, plus à risque

On estime que 40 % des traumatismes craniocérébraux chez les jeunes âgés entre 10 et 19 ans sont liés à des activités sportives. Mais contrairement à la croyance populaire, ces jeunes seraient plus à risque. « On a souvent pensé à tort que le cerveau des enfants était malléable, qu’il pouvait mieux récupérer à la suite d’un traumatisme craniocérébral. On note, dans les études, des dommages encore plus importants au cerveau des jeunes athlètes que chez celui des adultes. Et ses effets seraient plus longs et les déficits plus importants », note Dave Ellemberg, qui a réalisé la première étude à mesurer les effets des TCC liés au sport chez les jeunes.

À cet égard, le gouvernement du Canada, en collaboration avec différentes organisations, a aussi décidé de réagir devant l’ampleur des TCC dans les sports par une vaste campagne de sensibilisation et par la création d’une trousse d’information et des outils pour le personnel encadrant les jeunes sportifs, incluant un protocole de retour au jeu. Toutes ces initiatives visent à réduire le nombre de traumatismes craniocérébraux dans le sport.

Ajoutons aussi que nos voisins du sud ne sont pas restés passifs devant ce fléau. Plus de 30 États américains ont légiféré sur les traumatismes craniocérébraux dans les sports, c’est-à-dire qu’ils ont mis en place un protocole qui doit être scrupuleusement respecté par les sportifs ayant subi un TCC avant de reprendre l’action.

Témoignage bouleversant

La conférence de presse s’est conclue par le témoignage de Jean-Philippe Lasalle, un jeune trentenaire qui a subi un TCC sévère au début de la vingtaine en pratiquant la planche à neige. Il a raconté comment sa vie avait basculé en ce jour de janvier 2001, lui qui « vivait sa vie à grande vitesse, parce qu’il ne savait pas… comme probablement la majorité des jeunes, les accidents n’appartiennent qu’aux autres et à la télévision ».

Il a dû réapprendre à parler, marcher, manger, lire, etc. « Aujourd’hui, j’ai repris beaucoup d’autonomie, mais je demeure une personne handicapée inapte au travail qui subit le jugement de la société. (…) Un traumatisme craniocérébral change une vie, pour toujours. La mienne n’est plus celle qu’elle était. Si je peux faire de ma nouvelle vie un baume d’espoir pour d’autres, je pourrai considérer que mon accident n’aura pas été inutile », a confié Jean-Philippe devant un auditoire attentif.
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Source :
RAPTCCQ
514 274-7447, poste 223
[email protected]
www.raptccq.com
www.facebook.com/RAPTCCQ


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