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Communiqué

Du 15 au 21 mai se tient la Semaine québécoise des personnes traumatisées craniocérébrales. Cette semaine a pour objectif premier de sensibiliser la population au traumatisme crânien et ses conséquences. Elle vient aussi rappeler que 3 000 à 5 000 Québécois subissent chaque année un traumatisme crânien dont les séquelles sont permanentes. Les accidents de route demeurent la principale cause des traumatismes crâniens graves, mais non la seule.

Ils surviennent aussi au travail, dans les sports, lors d’une chute, lors d’une agression physique, etc. Peu importe la cause, ce qu’on retient, ce sont les séquelles souvent permanentes et irréversibles. Une blessure au cerveau peut en effet entraîner de graves conséquences sur les plans physique, cognitif, affectif et comportemental : perte de mémoire, fatigabilité, impulsivité, difficultés d’attention, de concentration, etc.

Fléau de commotions cérébrales

Au cours des derniers mois, les manchettes d’actualité sur les commotions cérébrales se sont succédé, « grâce » surtout, si on peut dire, à des joueurs étoiles de hockey qui ont subi de sévères commotions cérébrales et qui n’ont pu revenir au jeu.

Mais plus encore, au fil des études qui se penchent sur le sujet, on mesure la gravité des séquelles des commotions cérébrales (appelées aussi traumatismes crâniens légers) sur le cerveau. L’an dernier, des chercheurs de l’Université de Montréal rendaient publiques dans la revue scientifique Brain les premières données indiquant que les processus mentaux et physiques des athlètes ayant subi des commotions cérébrales pendant leur carrière sportive en ressentent encore les effets plus de 30 ans plus tard.

« L’étude montre que les effets des commotions cérébrales subies par les jeunes adultes en pratiquant des sports sont encore présents plus de 30 ans après la date de la commotion et que ces effets altèrent notamment la cognition et les fonctions motrices quand l’athlète vieillit, mentionnait l’auteur, Louis De Beaumont. À la lumière de ces résultats, ajoutait-on, il est évident que les athlètes doivent être mieux informés des effets à long terme sur les processus mentaux et physiques des commotions cérébrales à répétition subies en pratiquant des sports, afin qu’ils soient plus à même d’évaluer les risques liés à un retour au jeu.

Récemment, nous apprenions dans les médias que, selon une récente recherche publiée dans Ear & Hearing, les traumatismes crâniens liés au sport peuvent affecter l’audition centrale. «L’ouïe demeure intacte, mais la capacité du cerveau à traiter l’information auditive est atteinte», explique Christine Turgeon, coauteure de l’étude et doctorante en sciences biomédicales spécialisée en audiologie à l’Université de Montréal..

«C’est un pas de géant dans l’étude des traumatismes crâniens, croit Dave Ellemberg, professeur au Département de kinésiologie de l’Université de Montréal, qui a supervisé ces travaux. Jusqu’à maintenant, on pensait que les commotions cérébrales altéraient surtout les fonctions cognitives du cerveau, comme l’attention et la mémoire. On a longtemps ignoré que cela pouvait avoir des répercussions sur les fonctions perceptives.»

Le port du casque de vélo obligatoire

Les résultats de ces récentes études donnent des frissons et font réfléchir tant sur nos comportements et que sur l’équipement approprié pour pratiquer tel sport, notamment le vélo, un sport qui fait de plus en plus d’adeptes. Saviez-vous qu’au Québec, seulement 37 % des cyclistes portent le casque ? Plus troublant encore, saviez-vous que 35 % des cyclistes de moins de cinq ans et 40 % des cyclistes âgés entre 5 et 9 ans ne portent pas le casque ?

Le Regroupement a appuyé, l’an dernier, le projet de loi du gouvernement du Québec sur le port du casque obligatoire en vélo pour les jeunes de 12 ans et moins. Ce projet a été mis sur les tablettes. Il a aussi demandé à la Ville de Montréal de rendre disponible un service de location de casques de vélo pour les utilisateurs du libre-service Bixi à Montréal. Mais en vain. En 2010, selon le Service de police de la Ville de Montréal, ajoutons que 741 cyclistes ont été blessés à la suite d’une collision impliquant une automobile.

Comprenez-nous bien : le port du casque n’est pas une panacée et ne peut pas prévenir toutes les blessures. Il peut cependant minimiser les effets d’un choc à la tête, ces blessures qu’on croyait jadis sans conséquences. Le Regroupement est bien conscient qu’une partie de la population veuille résister à un changement de comportement ou d’habitude au nom de la liberté individuelle. Rappelons-nous de la vive opposition à l’obligation de porter la ceinture de sécurité sur les routes. Aujourd’hui, l’efficacité du port de la ceinture en auto pour sauver des vies n’est plus à démontrer et la très grande majorité des citoyens ne remettent plus en question cette loi. Parce qu’elle est dans l’intérêt supérieur de la société québécoise.

Selon la SAAQ, le bilan routier 2009 indique que 16 cyclistes sont décédés sur les routes du Québec à la suite d’un accident les impliquant avec un véhicule routier et que 114 autres cyclistes ont été gravement blessés. Depuis 2003, près de 2 500 cyclistes sont victimes de la route chaque année. Selon une estimation du niveau de risque associé aux cyclistes pour l’année 2008, le taux de victimes par 100 000 cyclistes est environ deux fois plus élevé chez les jeunes âgés de 15 ans ou moins que chez les adultes de 25 ans ou plus.

L’exemple de la Ville de Sherbrooke

Devant de tels chiffres, devant les impacts de plus en plus connus des blessures à la tête, nous saluons l’initiative de la Ville de Sherbrooke qui a adopté la semaine dernière un règlement obligeant les cyclistes de moins de 18 ans à porter le casque de sécurité, devenant ainsi la première ville au Québec à adopter un tel règlement. Le gros bon sens quand on sait que les jeunes sont surreprésentés parmi les victimes cyclistes.

«Un casque correctement ajusté évite à la tête d’absorber la force de l’impact d’un accident ou d’une chute, ce qui peut réduire jusqu’à 85 % le risque de traumatisme crânien et cérébral grave, a souligné à cet égard le Dr Claude Cyr, pédiatre au Centre hospitalier de l’Université de Sherbrooke. Cela signifie que quatre traumatismes crâniens sur cinq pourraient être évités si chaque cycliste portait un casque. Les enfants âgés de 10 à 14 ans ont le moins tendance à porter le casque et d’autres équipements de protection.»

À ceux qui s’opposent à l’obligation du port du casque de vélo parce que cette mesure risque d’avoir des impacts négatifs sur la pratique de ce sport, en décourageant les jeunes à le pratiquer, nous les référons à l’enquête réalisée par l’UQAM auprès des jeunes du primaires qui conclut que ce qui freine entre autres l’activité physique des jeunes… c’est le manque de sécurité et les blessures !

Rappelons en terminant cette statistique effarante : à toutes les quatre minutes, un Canadien est victime d’une commotion cérébrale. Faut vraiment avoir la tête dure pour ne pas porter de casque !

Le Regroupement

Le RAPTCCQ regroupe 13 associations régionales qui couvrent l’ensemble du Québec à l’exception du Nord-du-Québec. Celles-ci ont un protocole d’entente avec la Société d’assurance automobile du Québec afin d’offrir des services aux personnes accidentées de la route ayant subi un traumatisme craniocérébral modéré ou grave et à leurs proches. Ces associations ont été désignées par leur Agence régionale de la santé et des services sociaux comme étant les plus habilitées dans les mesures de soutien et d’intégration sociale à accompagner les victimes d’un traumatisme crânien. De plus, elles font partie intégrante du réseau de continuum de soins et de services intégrés en traumatologie dont s’est doté le ministère de la Santé et des Services sociaux.

Source :

Guy Lemieux
RAPTCCQ
514 274-7447, poste 223
[email protected]
www.raptccq.com

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