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Chronique

La crise de la COVID-19 nous a été bien révélatrice en ce qui concerne le positionnement des femmes en société. En fait, elles occupent une multitude de positions simultanément: elles sont à la fois premières, dernières et aux marges.

Vous direz : « Mais ce n’est pas possible d’être tout cela en même temps! » En effet, ç’a l’est. Voici comment.

Femmes : premières

Les femmes ont été les premières à être « jetées dans la gueule du loup ». Elles étaient femmes assistées sociales, également plus à risque de contagion, vivent quant à elles, une pression plus élevée en temps de pandémie avec un revenu déjà insuffisant et une accessibilité aux biens et services de bases réduite. Si la majorité des pertes d’emplois ont été subies par les femmes, celles-ci ont encore été exclues du plan de la relance de notre économie.

Les travailleuses du sexe quant à elles ont vu leurs vivres entièrement coupés au lendemain de la déclaration de l’état d’urgence. Ayant, en grande majorité, aucun accès aux programmes d’aide d’urgence gouvernementaux, certaines ont dû mettre leur vie à risque, ne serait-ce que pour subvenir à leurs besoins primaires et à ceux de leurs familles.

Femmes : dernières

La pandémie nous a également montré que les femmes sont encore trop souvent, et malgré tout, les dernières. Il y a celles qui, malgré leurs contributions indispensables, ont été dernières à être reconnues comme citoyennes à part entière, telles que les femmes sans statut.

Elles ont également été les dernières à être priorisées par les pouvoirs en place, telle que la ministre responsable de la Condition féminine. Encore moins ont-elles bénéficié du financement promis aux maisons d’hébergement, dont certains d’entre eux ont mis du temps à recevoir cet argent si désespérément nécessaire. Elles ont donc également été dernières sur le plan du droit à une sécurité de base.

Si nous, le Centre des femmes solidaires et engagées, rédigeons ce billet, c’est pour mettre en lumière ces inégalités systémiques auxquelles font face toutes les femmes, et certaines plus que d’autres. C’est pour rappeler aux gouvernements, élu.e.s chercheur.e.s, organismes communautaires, ou autres, que les femmes, plus durement touchées, devraient occuper une place centrale dans toute analyse entourant les effets de la pandémie, quel que soit le travail de recherche ou de terrain effectué. Une analyse autre que féministe intersectionelle, c’est mettre les femmes en dernier et c’est un coup manqué.

En revanche, si nous rédigeons ce billet, c’est également par espoir que les femmes occuperont une place centrale en société—et à leur juste valeur.

Femmes : au centre

Si les solutions proposées sont nombreuses et déjà revendiquées depuis très longtemps, la crise actuelle a permis de mettre en lumière la liste interminable de disparités sociétales entre hommes et femmes, et entre les femmes. Il y a les femmes qui ont été premières, celles aux marges, ou encore celles qui ont été dernières. Il y a même celles qui ont occupé toutes ces positions en même temps. Les femmes au centre, cependant, c’est ce que nous exigeons. Qu’elles occupent une position centrale, valorisante et égalitaire à leurs contreparties masculines. Et que toutes les femmes occupent une position égalitaire entre elles, aussi. Pour une fois et une fois pour toutes.

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