Publié par : Publications du Graal
Le 19e siècle, en littérature et en politique, semble dominé par l’art oratoire. C’est l’impression qu’on peut avoir, par exemple, en parcourant les essais et discours de Victor Hugo dont le livre Actes et paroles* donne un bon choix.
L’auteur y parle beaucoup de son combat pour le droit, c’est-à-dire aussi pour le vrai : « C’est dur de rouler cet inexorable rocher de Sisyphe, le droit ; on le monte, il retombe. C’est là l’effort des minorités » (p. 36).
On pense au Mythe de Sisyphe que reprendra Camus, au siècle suivant, comme titre pour un de ses livres. Un Camus « moderne » et nouveau en son temps, mais en réalité dans la continuité d’une recherche du sens profond de l’existence, depuis l’Antiquité et la naissance de ces mythes.
Chez Hugo encore : « L’approche de la lumière a cela de terrible qu’elle devient flamme. Elle éclaire d’abord, réchauffe ensuite, et dévore enfin. N’importe, on s’y précipite. On s’y ajoute. On augmente cette clarté du rayonnement de son propre sacrifice ; brûler, c’est briller ; quiconque souffre pour la vérité le démontre » (p. 36).
Mais la lumière, c’est aussi la vie, venue dans la Création par les paroles : « Que la Lumière soit ! » De façon plus matérielle, comme un reflet de cela, toute vie terrestre, des plantes aux hommes, dépend de la lumière du soleil. La lumière donne vie.
Quiconque souffre pour la vérité joint son effort personnel au travail de la lumière pour rejeter les ténèbres semées et entretenues par l’humanité, ou simplement tolérées par elle, ce qui revient au même.
Et cela nous ramène à Jésus et à ses paroles : « Heureux ceux qui souffrent pour la Justice car le Royaume des Cieux leur appartient. — Souffrir pour la Justice signifie souffrir pour la Vérité. Tout accepter, vaincre tout, afin de pouvoir rester vrai, voilà ce qu’il y a de plus dur pour l’homme lors de sa pérégrination. Cela veut tout dire : vivre juste, vivre vrai, jusque dans les moindres détails ; mainte lutte, mainte souffrance en seront les conséquences. Ce sera l’expérience de la vie, l’expérience véritable durant toute la pérégrination de l’homme. Tel devrait être son chemin pour que la voie vers le Royaume des Cieux lui soit ouverte. » — Résonances des millénaires enfuis, p. 272, dans le catalogue des Publications du Graal :
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Normand Charest pour les Publications du Graal