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Communiqué

Pour une cinquième année consécutive, le Protecteur du Citoyen dénonce le laxisme dont fait preuve le gouvernement du Québec en matière de soutien à domicile. Dans son rapport annuel 2017, on constate une augmentation significative des plaintes déposées à son bureau. Ce constat fait écho à ce qui est observé chaque jour par les groupes de défense des droits des personnes en situation de handicap. Nous remarquons tous une tendance rapide et drastique à la réduction des services. Le rapport est accablant: alors que le nombre de personne ayant besoin de service à domicile est en constante augmentation, moins de personnes bénéficient de ces services, et les personnes qui en reçoivent, en reçoivent moins!

« Pas de panique, de l’argent neuf» !

Le docteur Barrette, récemment reconduit comme Ministre de la santé par Philippe Couillard malgré un remaniement, nie pourtant les importantes compressions tout en alimentant la confusion. Selon ses propos, le gouvernement aurait injecté 69 million de dollars en soutien à domicile. Or, la totalité de ce modeste montant est dédié aux services professionnels. Pas un dollar pour embaucher davantage de préposé-e-s ou d’auxiliaires dédié-e-s aux personnes. Rien n’est donc prévu pour l’aide à la vie domestique.

Rappelons que pour les personnes présentant une déficience motrice ou liée à l’agilité, l’aide à la vie domestique est essentielle pour s’alimenter, assurer leur hygiène, faire leurs courses ou leur ménage. Sans cette aide, les personnes doivent trop souvent se résoudre à quitter leur domicile et être logées en CHSLD. Cette dernière option marque la fin d’une vie véritablement autonome pour les individus et une dépense trois fois plus importante que le soutien à domicile pour les finances du Québec.

Gestion de panique et panique chez les personnes

Les CISSS/CIUSSS, responsables d’assurer ces services, sont étranglés par les compressions budgétaires et doivent recourir à des méthodes de gestion de plus en plus biscornues. On resserre les critères d’attribution des services, on réduit le temps d’exécution des tâches et on plafonne le nombre d’heures de service de façon complètement arbitraire. Certains établissements sont allés jusqu’à appliquer une réduction sévère des heures de service allouées pour ensuite bricoler un règlement qui décrétait la fin du service aux personnes ayant besoin de moins de 5 heures de services par semaine!

Ces mesures improvisées mettent en péril la santé et l’autonomie des personnes en situation de handicap et contreviennent à la politique Chez soi: Le premier choix établie en 2003. Collectivement, nous avons décidé que les personnes aînées ou en situation de handicap pouvaient continuer d’espérer vivre le plus longtemps possible à la maison et ce, en toute sécurité. Aujourd’hui, la négligence du gouvernement québécois encourage plutôt un système du chacun pour soi, où les personnes en situation de handicap et leur entourage doivent assumer seuls l’entière responsabilité du maintien à domicile.

La panique est palpable, mais n’oublions pas que le plus fardeau le plus lourd n’est pas celui des dossiers sur les bureaux des gestionnaires, mais bien celui sur le dos des usager-e-s et de leurs proches.

Simon Philippe Caron, Ex aequo

Mathieu Francoeur, Mouvement des personnes handicapées pour l’accès aux services (PHAS)

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