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Chronique

Le Mouvement PHAS profite de la Semaine des droits des usagers du réseau de la santé et des services sociaux pour réitérer ses inquiétudes à court terme au sujet des derniers recours qui subsistent pour les usagers du réseau de la santé afin de faire valoir leurs droits et avoir accès à des services de qualité dans un délai raisonnable.

La vaste réorganisation du réseau public de santé et des services sociaux, consécutive à la loi 10, a non seulement fragilisée, mais rendu inefficace le Régime d’examen des plaintes, comme l’ont mentionné plusieurs observateurs avisés. Les centres d’assistance et d’accompagnement aux plaintes (CAAP), qui doivent accompagner les usagers dans leur démarche de plainte, perdent de plus en plus de leur raison d’être dans ce contexte de centralisation et de non-redevabilité.

Les comités d’usagers et de résidents, eux aussi protégés par la Loi sur les services de santé et les services sociaux (LSSS), ont survécu pour le moment aux diverses réformes, mais leur voix est marginalisée à l’intérieur des nouveaux conseils d’administration contrôlés par des super PDG qui contrôlent les mégastructures que sont les CIUSSS/CISSS.

Le ministère de la santé, à qui nous avons adressé nos questionnements et demandes, continue de nous répondre que rien n’a changé et que tout va bien. Par contre, le ministre Barrette, a déjà indiqué qu’il voulait modifier la LSSS pour «l’adapter» à son «nouveau» réseau. D’ailleurs, certains sentant peut-être les modifications à venir, de nouvelles offres privées d’accompagnement des usagers ont fait leur apparition, tel le programme «Protection-santé» du Conseil pour la protection des malades, se moyennant à 50$ l’abonnement annuel.

Comment se fait-il qu’à peu près personne ne réagit à cette fuite en avant des droits des usagers alors même que nous soulignons ces jours-ci l’importance de ces mêmes droits ?
Est-ce que la chape de plomb imposée à tous les acteurs du réseau par le ministre réduit au silence mêmes ceux pour qui c’est le mandat?

Dans les dernières années, les «chiens de garde» des services publics que sont le Commissaire à la santé et au bien-être et le Protecteur du citoyen ont été, dans un cas, aboli et dans l’autre, régulièrement ignoré. La population du Québec, dont les personnes en situation de handicap et leurs proches, méritent mieux en termes de droits et de services. Nous méritons vraiment mieux que d’être obligé d’aller crier, au cas par cas, notre détresse dans les médias en espérant qu’un élu ou qu’un cadre du réseau daigne se retourner vers nous. Nous avons besoin de solutions collectives à des problèmes systémiques.

Mathieu Francoeur et Olivier Martin du Mouvement des personnes handicapées pour l’accès aux services (PHAS)


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