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Introduction

Le bien-être est une façon de décrire la qualité de vie. Malgré le fait qu’il soit auto-défini, le bien-être est soumis à des facteurs sociaux tels que la pauvreté, la violence et l’injustice. L’espoir, ou l’habileté à espérer, est sans contredit l’une des émotions les plus importantes dans le cheminement d’une vie constructive et comblée : l’espoir favorise le bien-être mental et physique, nous permet de passer à travers les moments de stress et encourage la guérison.

Les faits nous indiquent que le bien-être devient de plus en plus insaisissable, surtout à cause des exigences chimériques et désuètes et de l’incertitude envahissante par rapport à l’avenir. Subir la pression à la performance, à réussir contre toute attente, à faire les bons choix, ou à sauver les apparences et faire leurs preuves aux yeux de leurs pairs sont des raisons fréquentes pour lesquelles les enfants et les adolescents demandent de l’aide.
Il y a aussi les autres pressions auxquelles les jeunes font face : être à la hauteur des attentes, réussir, « devenir quelqu’un » ; toutes ces raisons font que les jeunes se résignent à l’échec, abandonnent leurs objectifs, ressentent de l’apathie, pensent au suicide, sont anxieux face à l’avenir et se plaignent de dépression.

Une partie du travail pour devenir adulte est d’apprendre à établir des objectifs réalistes et à redéfinir les objectifs irréalistes dans le but de les atteindre. L’espoir ne signifie pas une confiance aveugle; il s’agit d’un processus d’apprentissage qui comporte de l’incertitude, des essais et des erreurs. Mais lorsque l’incertitude, ou l’incertitude qui empêche d’établir des objectifs et de tirer des leçons de l’expérience, devient envahissante, elle peut en fait engendrer du désespoir et éroder le bien-être mental. Parce qu’il s’agit du type d’incertitude auquel les jeunes s’accrochent, le fait d’avoir de solides réseaux de soutien ou des individus qui pourront espérer avec eux s’avère plus important que jamais.

La santé mentale et le bien-être chez les jeunes

L’Organisation mondiale de la santé (Herrman, Saxena et Moodie, 2006) définit la santé comme un « état d’équilibre » ou « un état de complet bien-être physique, mental et social, et [qui] ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité ». Définis comme tels, la santé mentale, la santé physique et le fonctionnement social sont mutuellement complémentaires. Plusieurs facteurs, qu’ils soient d’ordre personnel, interpersonnel ou environnemental, peuvent faire basculer l’équilibre du bien-être d’un individu.

Quel rôle l’espoir joue-t-il ?

L’espoir est sans contredit l’émotion qui a le plus d’importance et surtout, qui est la plus flexible et la plus durable de toutes les émotions. Il a été démontré que l’espoir est une force psychologique qui apaise les événements stressants de la vie, favorise le rétablissement et préconise le bien-être physique et mental (Miceli et Castelfranchi, 2010; Tutton, Seers et Langstaff, 2009; Valle, Huebner et Suldo, 2006). Des niveaux élevés d’espoir pendant l’adolescence ont un lien direct avec la réussite scolaire, l’estime de soi et le bien-être psychologique global (Gilman, Dooley et Florell, 2006; Stoddard et coll., 2010).

Généralement, l’espoir nécessite :

1. un souhait ou un objectif;
2. la conviction qu’il existe une possibilité d’obtenir ce souhait ou cet objectif;
3. mais également une incertitude que le souhait ou l’objectif est réalisable. L’espoir veut aussi dire qu’il peut y avoir des actions hors de son contrôle qui peuvent influencer l’issue des événements (Miceli et Castelfranchi, 2010).
Le désespoir, quant à lui, est l’espoir sans conviction qu’un objectif ou un résultat est atteignable. Le désespoir limite notre habileté à imaginer une manière d’atteindre notre objectif ou notre souhait (McCarter, 2007; Tutton, Seers et Langstaff, 2009).

Le désespoir est un facteur de risque reconnu pour une variété de dénouements négatifs chez les jeunes. Que ce soit l’échec scolaire, le crime ou la victimisation, ou encore la présence d’une condition de santé mentale ayant besoin de soins cliniques ou une tentative de suicide, toutes ces conditions sont liées au désespoir (Beautrais, 2000; Becker-Weidman et coll., 2009; Bolland et coll., 2005; Haatainen et coll., 2004; Stoddard et coll., 2010). Des niveaux élevés de désespoir ont aussi été identifiés comme étant des déclencheurs de pensées suicidaires, plus que la dépression seule (Beck et coll., 2006). En plus de l’impact sur le bien-être physique et mental, le désespoir entrave notre facilité à nous remettre d’une maladie ou d’une épreuve. Les individus qui ont tendance à se sentir désespérés en général éprouvent plus de détresse dans des situations difficiles, tandis que ceux qui ont de l’espoir et croient en leurs forces sont plus susceptibles de se sentir plus libres et sans contraintes par rapport à des situations difficiles (McCarter, 2007; Miceli et Castelfranchi, 2010).

L’espoir est limité ou cultivé par notre environnement de manière significative. Lorsque des individus ont l’opportunité de connaître le succès, la sécurité et l’auto-efficacité, et ont aussi le pouvoir d’influencer leur entourage, ils ressentent plus d’espoir (McCubbin, 2001; Prilleltensky, Nelson et Pierson, 2001; Ungar, 2008).

L’espoir face à l’incertitude

« L’un des plus grands paradoxes du monde moderne est que, bien que la santé physique et le bien-être matériel se soient améliorés de manière drastique, la santé mentale des jeunes entre l’enfance et la vie adulte a décliné de manière constante… » (McGorry, 2011, p. 1, traduction).

Le bien-être mental semble de plus en plus insaisissable pour les jeunes. Il n’existe aucun avis unanime quant à la raison de la baisse du bien-être mental à travers le monde. Par contre, puisque ce genre de conflit semble augmenter sur tout le globe, la cause pourrait être d’origine socioculturelle plutôt que génétique ou biologique. Nous pouvons brièvement attribuer cette augmentation à deux facteurs interdépendants (ou plus précisément, à un groupe de facteurs) :

• L’inégalité en matière de santé. Dans le domaine de la santé globale, la santé et le bien-être suivent une pente sociale : les individus qui ont des antécédents de pauvreté ou d’instabilité financière ont généralement un fardeau plus élevé de maladie et de mauvaise santé que ceux qui sont à l’aise financièrement. La pauvreté est un facteur de stress chronique qui a des implications sur la santé mentale tout comme l’inégalité et la violence (Fisher et Baum, 2010).

• L’ère dans laquelle nous vivons. Les changements culturels rapides dans l’Ouest, incluant le changement de famille et des rôles assignés à chacun des sexes, les risques croissants et l’incertitude, l’individualisme et le matérialisme, sont tous des nouvelles sources de stress chronique (Eckersley, 2011; Lager et Bremberg, 2009; Patel, Flisher, Hetrick et McGorry, 2007; Wyn et Andres, 2011).

Parmi ces plus grands facteurs de stress, les jeunes peuvent être plus particulièrement affectés par (Eckersly, 2011) :
• un sentiment accru d’incertitude et d’anxiété (surtout en ce qui concerne l’argent et l’emploi);
• une motivation de plus en plus dictée par l’apparence (avec plus d’objectifs liés au statut social et à l’image que par le passé, et des impacts sur l’estime de soi);
• la conviction que l’individu est responsable de son succès, sans égard aux barrières sociales (à savoir socioéconomique, désavantage, racisme) auxquelles il peut être confronté.

Pour devenir adulte, une partie du travail consiste à apprendre à établir des objectifs réalistes et à adapter les objectifs chimériques dans le but de les atteindre. L’espoir n’est pas une confiance aveugle; il s’agit plutôt d’un processus d’apprentissage qui comporte de l’incertitude, des essais et des erreurs (Weingarten, 2007). L’incertitude est un élément central de l’espoir. Avoir de l’espoir veut aussi dire avoir la motivation pour l’atteinte d’objectifs tout en étant conscient que des éléments hors de notre contrôle peuvent influencer le dénouement. Mais lorsque l’incertitude, ou l’incertitude qui empêche d’établir des objectifs et de tirer des leçons de l’expérience, devient envahissante, celle-ci peut favoriser le désespoir et éroder le bien-être mental. Parce qu’il s’agit du type d’incertitude à laquelle les jeunes s’accrochent, le fait d’avoir de solides réseaux de soutien ou des individus qui pourront espérer avec eux s’avère plus important que jamais.

Le saviez-vous ?

Certaines recherches* suggèrent que le fait d’envisager les problèmes de santé mentale seulement d’un point de vue biomédical ‒ c’est à dire de les attribuer à la « maladie », à des facteurs génétiques ou à la chimie du cerveau ‒ peut exacerber la stigmatisation et la discrimination envers les personnes qui éprouvent des problèmes de santé mentale. Cette façon de voir peut aussi amener les gens à croire que leurs problèmes de santé mentale sont permanents ou qu’ils ne peuvent rien y changer, ce qui peut ainsi limiter leur niveau d’optimisme à l’égard de leur guérison. Selon les mêmes recherches, on peut réduire la stigmatisation en mettant de l’avant les facteurs sociaux et contextuels qui contribuent aux problèmes de santé mentale et en mettant l’accent sur l’universalité de ces difficultés
(c. à d. que les problèmes de santé mentale sont liés aux expériences de vie et font en fait partie de notre « humanité commune »).
* Voir Queensland Alliance. From Discrimination to Social Inclusion [www.qldalliance.org.au]

Les types d’espoir et de désespoir

L’espoir global

Une attitude ou orientation générale envers le monde. Cette catégorie d’espoir peut en fait être la conviction passive qu’avec de l’effort on peut améliorer notre sort.

L’espoir relié à certains enjeux

Cette catégorie d’espoir implique la confiance en notre habileté à réaliser des objectifs et à accomplir nos rêves, ou encore la détermination et la motivation à atteindre un objectif même s’il y a de l’incertitude face à son dénouement.

Le désespoir global

La contrepartie de l’espoir global est un désespoir généralisé et omniprésent : le monde dans lequel nous vivons n’est pas toujours très aimable et nous ne possédons pas toujours les outils nécessaires pour effectuer des changements positifs.

Le désespoir relié à certains enjeux

Cette catégorie de désespoir n’est pas aussi omniprésente que le désespoir global. Il s’agit plutôt d’une perception qu’une situation particulière ou une relation n’a pas d’issue, et n’offre aucune possibilité de progression.

Le désespoir en contexte : déterminants d’espoir et de désespoir

La violence n’est pas la seule variable sociale qui a un impact négatif sur la santé et le bien-être (bien qu’elle soit importante). Il existe une quantité de variables individuelles et environnementales (ou des « déterminants de santé ») qui jouent un rôle majeur dans la manière de former le bien-être social, physique, mental et spirituel d’un individu (Denny et Brownell, 2010; Halfon et coll., 2010; Hertzman, 2010; Mikkonen et Raphael, 2010).

Conclusion

La nature du bien-être est si complexe et délicate qu’il n’existe pas de réponses faciles ou de solutions rapides pour aider ces jeunes. Pour cultiver le bien-être des jeunes, nous devons continuer notre travail qui vise à favoriser l’espoir.

Nous devons donc :
• aider les jeunes à comprendre leurs expériences, tout en reconnaissant les réalités matérielles et les barrières auxquelles ils sont confrontés;
• reconnaître l’universalité des combats, leur donner l’espace nécessaire ou « la permission » d’exprimer leur douleur et leur détresse;
• reconnaître et être en mesure d’utiliser les compétences, les capacités et les ressources que les jeunes possèdent déjà;
• nous pencher sur le fait que l’atteinte du bien-être ne peut être accomplie lorsqu’une personne est isolée, mais qu’il
s’agit bien de quelque chose que nous devons faire ensemble;
• aider les jeunes à obtenir le soutien et les ressources nécessaires même si celles-ci doivent provenir de professionnels en santé mentale.

Obtenir de l’aide en santé mentale : renseignements et conseils pour les jeunes

Si tu vas mal au point de songer à t’automutiler ou à t’enlever la vie, appelle Jeunesse, J’écoute au 1 800 668 -6868) ou compose le 9-1-1.

Même lorsqu’ils ont vraiment besoin d’aide pour des problèmes de dépression, d’anxiété ou de dérèglement des habitudes alimentaires, de nombreux jeunes gens ne se font pas aider. C’est dommage quand on sait que ces troubles mentaux réagissent bien au traitement et qu’avec des services de consultation ou une médication appropriée, ou les deux, beaucoup de ces adolescents deviennent avec les années des adultes heureux et en santé.

Voici quelques-unes des raisons qui empêchent les adolescents de consulter :
• Ils pensent qu’il n’y a aucun espoir qu’on règle leur problème.
• Ils pensent devoir se débrouiller tout seuls avec leurs difficultés.
• Ils pensent qu’il est normal de ressentir ces choses à l’adolescence.
• Ils pensent que le fait de rechercher de l’aide signifierait qu’ils sont « fous ».

Rien de cela n’est vrai. Ces opinions sont le reflet de préjugés et de malentendus qui entourent les problèmes de santé mentale.
• • Les problèmes de santé mentale ne sont pas de simples difficultés liées à une phase de croissance – il n’est pas normal d’avoir à endurer de telles souffrances.
• • Les problèmes de santé mentale se traitent très bien.
• • On ne peut pas surmonter facilement ce type de problèmes sans l’appui de notre famille, de nos amis et de professionnels.
• • Le mot « fou » (ou « folle ») fait partie d’un vocabulaire stigmatisant et discriminatoire à l’égard de gens qui éprouvent des difficultés, destiné à les faire se sentir honteux ou coupables.

D’autres raisons peuvent aussi faire obstacle à la recherche d’aide des jeunes :
• Ils craignent qu’on ne les écoute pas, ou ils ont essuyé une réaction négative à une tentative antérieure de confier leur problème.
• Ils n’aiment pas l’idée d’être en traitement, ou ils ont déjà bénéficié de services de santé mentale et n’ont pas aimé l’expérience.

Les services de santé mentale

Lorsqu’une personne qui a eu recours à des services de santé mentale a vécu de mauvaises expériences, il est normal qu’elle soit réticente à s’y soumettre de nouveau. On souhaiterait que toute aide offerte soit appropriée mais, en réalité, il arrive souvent que les gens doivent se présenter à différents services ou intervenants avant de trouver chaussure à leur pied. Il ne faut pas laisser une mauvaise expérience gâcher tes chances de trouver des soins qui te feront du bien. Si tu ne sais pas vers qui te tourner, appelle-nous et nous t’aiderons à trouver des ressources en santé mentale près de chez toi.

Parler avec une connaissance

Si tu t’inquiètes de ce que les gens penseront ou feront quand ils connaîtront tes difficultés, tu pourrais envisager d’en parler avec une personne de confiance qui n’est pas aussi proche de toi que tes amis ou tes parents. Une tante, un oncle, un conseiller pédagogique ou un professeur peut être tout disposé à t’écouter. Ou encore, pour être tout à fait sûr que l’échange demeurera confidentiel, tu peux joindre un intervenant de Jeunesse, J’écoute au 1 800 668 6868. On ne te demandera ni ton nom, ni ton numéro de téléphone, donc tu peux tout nous dire sans crainte.

Parler avec ses parents

Si tu songes à parler à ta mère, à ton père ou aux deux des difficultés qui te tourmentent mais que tu crains leur réaction, voici quelques conseils sur la façon d’aborder des questions difficiles avec ses parents :
• Quelques répétitions peuvent te donner de l’assurance. Pense aux messages que tu souhaites faire passer et aux termes que tu veux utiliser pour t’exprimer.
• Choisis un moment approprié. Lorsque ton parent est occupé ou stressé ou qu’il vient juste de rentrer à la maison, ce n’est peut-être pas le meilleur moment pour l’approcher. Aborde-le plutôt quand il est détendu et disponible. Tu pourrais aussi lui fixer un rendez-vous ou l’inviter à une sortie pour avoir cet entretien.
• Indique, en partant, les attentes que tu as concernant le déroulement de la conversation – par exemple, « J’ai plusieurs choses à te dire et j’aimerais beaucoup que tu ne m’interrompes pas avant que j’aie terminé. Tu es d’accord ? ».
• Essaie de ne pas te fâcher. Les cris ou une attitude défensive ne t’aideront pas à bien communiquer tes messages.
• Ne serait-il pas génial que les parents puissent rester toujours calmes et positifs ? En réalité, il se peut que la première réaction de ton parent soit excessive. Ne te laisse pas décourager si tu n’obtiens pas tout à fait la réponse attendue. Ton parent a peut-être besoin d’un peu de temps pour se ressaisir avant de pouvoir t’apporter une aide utile.
• Dès que l’échange n’est plus productif (p. ex., si tu ramènes toujours les mêmes arguments ou si ton parent devient muet), il vaut mieux y mettre fin pour cette fois. Vous pourrez toujours reprendre la conversation une autre fois, après que chacun aura eu le temps de réfléchir.

Pour ceux qui ont essayé de parler avec leurs parents et qui n’obtiennent pas du tout le soutien dont ils ont besoin, le temps est probablement venu de le chercher ailleurs. Même s’il est très pénible d’être confronté à l’incompréhension ou au manque d’écoute de ses parents, n’abandonne pas pour autant tes efforts pour trouver de l’aide. Tu peux approcher un autre adulte de confiance ou nous appeler, par exemple 1 800 668-6868

Ce n’est pas le bon moment ?
Si tu ne te sens tout simplement pas prêt à parler à quelqu’un de tes difficultés, il y a quand même plusieurs choses que tu peux faire pour toi :

Informe-toi
• Lis sur le sujet de la santé mentale et sur les différents traitements offerts
• Visite la section « Kiosque d’info » de notre site Web (www.jeunessejecoute.ca)

Fais attention à toi
• Fais du sport ou consacre-toi à tes activités préférées
• Note tes sentiments et tes impressions dans un journal
• Va faire un tour dehors
• Accorde-toi une bonne nuit de sommeil
• Reste près de tes amis

Pourquoi ne pas écrire à un intervenant ?
• Il est parfois plus facile de s’exprimer par écrit que de parler. As-tu déjà pensé à utiliser la section « Pose ta question » de notre site Web pour obtenir un renseignement ou décrire ce que tu vis ?

Pour plus de renseignements sur la santé mentale et le bien-être chez les jeunes ou pour obtenir de l’aide : www.jeunessejecoute.ca et par téléphone : 1-800-668-6868

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