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Communiqué

La CDC Centre-Sud soutient la lettre ouverte publiée par la concertation en sécurité alimentaire du Centre-Sud et Faubourg Saint-Laurent.

Merci à la Table CIGAL de mettre de l’avant que concrètement un investissement de 1,1 milliard de dollars se traduit finalement en miettes pour les trop nombreuses personnes qui font la file à la banque alimentaire.

En mars dernier, votre prédécesseur annonçait un investissement de 1,1 milliard de dollars, réparti sur cinq années, pour la mise en oeuvre du programme en matière d’action communautaire. À première vue, cette somme semble impressionnante, mais cela revient à une augmentation annuelle d’environ 2500 $ pour les 4000 organismes bénéficiaires.

Concrètement, pour un organisme en sécurité alimentaire de notre quartier (Chez Émilie Maison d’entraide, par exemple) distribuant mensuellement plus de 3000 paniers alimentaires, cela équivaut à une bonification de 0,83 $ par panier alimentaire. Madame la ministre Chantal Rouleau, que peut-on véritablement acheter avec 0,83 $ de plus pour nourrir une famille, à votre avis ?

À la veille du dépôt du budget et dans le contexte inflationniste qui est le nôtre, nous vous demandons, Mme Rouleau, à titre de ministre responsable de la Solidarité sociale et de l’Action communautaire, de veiller à ce que le rehaussement du financement à la mission des organismes communautaires soit à la hauteur de nos demandes afin que les gens mangent à leur faim.

Selon nos estimations, pour les quartiers Centre-Sud et Faubourg Saint-Laurent seulement, les organismes ont besoin minimalement de 3 millions de dollars pour maintenir leurs servicesalimentaires (achats de denrées, location des locaux et ressources humaines). Ce montant a été estimé bien avant les nombreuses poussées inflationnistes, qui se répercutent notamment sur le coût des aliments. De plus, la récession annoncée touche davantage les populations en situation de précarité. D’où une hausse de demandes d’aide alimentaire reçues par les organismes en sécurité alimentaire.

Victimes d’un sous-financement récurrent, nos organismes communautaires qui luttent au quotidien contre la pauvreté en offrant entre autres des services en sécurité alimentaire ne peuvent plus faire des miracles avec si peu. Ainsi, nous vous demandons de vous prêter à l’exercice suivant : puisque 0,83 $ représente bien peu, comment investiriez-vous l’augmentation de 2500 $ si vous étiez à la direction d’un organisme en sécurité alimentaire ?

Vous achetez quelques aliments frais, dont le prix ne cesse d’augmenter pour « bonifier » vos paniers alimentaires ? Vous payez votre loyer qui augmente pour que votre organisme puisse continuer à offrir ses services ? Vous offrez plus d’heures de travail à votre personnel en intervention déjà à bout de souffle pour pouvoir répondre à la détresse croissante des gens ? Vous tentez de rendre plus concurrentielles les conditions de travail de votre personnel pour assurer ainsi le maintien de votre équipe et l’expertise développée au sein de celle-ci ?

Malgré les financements reçus, nos organismes doivent faire face à ces choix et jongler avec 1 million de dollars manquant pour assurer le plein fonctionnement. Sachez que ceux-ci offrent bien plus que des denrées. Ils sont bien souvent une porte d’entrée vers d’autres services adéquats pour soutenir des personnes vulnérables dans leur quotidien.

Encore faut-il que notre financement, soutenu par le Programme de soutien aux organismes communautaires et l’action communautaire, soit en adéquation avec les besoins des populations desservies. Le contexte social actuel montre bien que les enjeux sociaux sont loin d’être résolus et que les organismes en sécurité alimentaire accueillent de plus en plus des personnes aux problèmesmultiples et complexes. Les 2500 $ distribués n’arrivent aucunement à couvrir nos besoins et à redonner le pouvoir d’agir à ces personnes.

En décembre dernier, vous vous demandiez, lors d’une entrevue à l’émission radio de Patrick Lagacé, si 1,1 milliard à l’action communautaire était assez Ce à quoi vous avez vous-même répondu : « Peut-être pas ». Nous vous le confirmons, c’est nettement insuffisant. Pourrons-nous compter sur vous, Mme Rouleau, pour ne pas oublier les gens qui bénéficient de nos services alimentaires, mais aussi pour nous soutenir dans nos missions ?

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