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C’est dans les années vingt que débute l’exploitation à une plus grande échelle des carrières de Saint-Michel.

Connue au début du siècle sous le nom de carrière Labesse, la carrière Miron sera la propriété au tournant des années trente de la Canandian and Montreal Quarry.

Les frères Miron feront l’acquisition des terrains de la carrière en 1947 en y prévoyant une période d’exploitation de plus de 25 ans. À la fin des années 50, Miron construit une des plus grandes cimenteries en Amérique du nord.

Une carrière utile, mais polluante…

Les deux cheminées jouxtant celle-ci sont un véritable point de repère pour les Montréalais, mais également source de pollution pour les résidants du quartier.

Du haut de leur 125 mètres, les cheminées permettent de récupérer près de 80 % des poussières émises par la carrière, qui fournit alors au marché de la construction sable, concassé, asphalte, ciment, tuyaux et blocs de béton.

À ses débuts, la carrière Miron en était une de calcaire. À l’époque, les « Pieds noirs » cassaient la roche pour y extraire le calcaire et le transformer en béton, servant à la construction des édifices du centre-ville de Montréal.

Au tournant des années cinquante, plus de deux cent personnes travaillent à l’extraction du calcaire. Elles tirent une grande satisfaction à travailler à l’édification de la ville.

« C’est de ce trou-là que sort Montréal. La gare centrale, l’hôpital Sainte-Justine, la voie maritime du Saint-Laurent, la place Ville-Marie et le complexe Desjardins, C’est notre béton, » (La Presse, 9/6/1984), racontent Louis et Jacques qui ont respectivement travaillé 26 et 11 ans chez Miron.

La carrière laisse place au site d’enfouissement

Bien que cette carrière ait causé bien des maux aux résidents du quartier; on remarque qu’à une certaine époque, travailler chez Miron était synonyme de fierté pour plusieurs.

Pendant près de soixante ans, le sol de la carrière s’est vidé et en 1968, les propriétaires décident de la transformer en site d’enfouissement des déchets domestiques.

De 1968 à 1988, le dépotoir Miron est prospère, on y enfouit des millions de tonnes de déchets de toutes sortes. Dans les années 80, entre 500 et 1 000 camions transportant des déchets circulent dans le quartier pour se rendre au dépotoir Miron.

En 1984, la ville de Montréal acquiert le site d’enfouissement. L’avenir de ce dernier reste incertain.

Le 17 avril 1988, la population de Saint-Michel assiste à la chute de l’un des symboles ayant marqué l’histoire du quartier par la démolition des deux imposantes cheminées de l’incinérateur Miron.

Il faudra cinq tentatives afin d’arriver à mettre à terre les deux cheminées.

Cette résistance des cheminées n’est pas sans rappeler celle des citoyens à l’endroit de la présence de Miron dans leur quartier. En effet, depuis le début des années soixante, la plupart de luttes citoyennes se sont faites contre la présence des carrières Miron et Francon et surtout du site d’enfouissement.

Les associations se sont succédées au fil des ans pour s’opposer aux problèmes qu’elles ont apportées dans le quartier : circulation lourde, bruit, pollution et odeurs fétides. Finalement. la ville décide de fermer le dépotoir Miron en 2000 pour la transformer en complexe environnemental. Les déchets domestiques sont redirigés vers les sites de Lachenais, Sainte-Geneviève, Sainte-Sophie des Laurentides et de Saint-Nicéphore.

La carrière Francon

L’histoire de la carrière Francon est quant à elle bien différente de celle de sa voisine Miron. Également entrée en fonction au début du siècle sous le nom de la carrière Dupré, elle sera pendant longtemps la propriété de la National Quarrie lors de la majeure partie de son existence.

Contrairement à Miron, Francon ne sera utilisée que pour l’extraction de la pierre. En 1984, la ville en fait l’acquisition et sert depuis de site de dépôt pour les neiges usées de la ville.

Aujourd’hui, le site de la carrière Francon est l’objet de convoitises afin d’en transformer une partie du site en terrain de camping-caravaning.

Sources :

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