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Communiqué

Montréal, le 18 février 2016 – Des jeunes ont témoigné aujourd’hui du rôle primordial des Auberges du cœur dans leur parcours pour sortir de la prostitution et de la délinquance. Réunies en assemblée générale, les 28 Auberges du cœur du Québec lancent un signal d’alarme au gouvernement du Québec alors que leur sous-financement force certaines d’entre elles à cesser des services destinés aux jeunes en difficulté et sans abri.

« Dans un contexte marqué par l’actualité de nombreux cas de fugues de jeunes filles des Centres jeunesse, c’est entre autres le rôle que les Auberges du cœur jouent en périphérie des Centres jeunesse qui est compromis à cause d’un sous-financement », a lancé Johanne Cooper, présidente du Regroupement des Auberges du cœur du Québec. Des déficits structurels menacent les ressources depuis des années et les diverses sources de financement se réduisent depuis trop longtemps. Dans ce contexte, les Auberges ont dû couper des postes d’intervenants, plusieurs n’arrivent pas à offrir de services après un séjour, des postes de prévention dans les écoles ont été abolis et les ressources pour le soutien aux familles sont limitées. À titre d’exemple : aucun rehaussement du financement à la mission par le Ministère de la Santé et des Services sociaux, la réorientation de la Stratégie de partenariat de lutte à l’itinérance (SPLI) vers l’approche «Logement d’abord», les coupures de programmes de prévention, des CRE, des Forums jeunesse. «Et les besoins sont criants et ne cessent d’augmenter, rajoute Johanne Cooper, à chaque année, plus de 2000 jeunes sont refusés pour manque de places dans les Auberges du cœur.»

C’est notamment le cas du Foyer des jeunes travailleuses et travailleurs de Montréal devra réduire son nombre de lits pour les 17-24 ans si leur financement n’est pas rehaussé d’ici le 31 mars. Michel Doray, président du conseil d’administration du Foyer explique que « le Foyer des jeunes travailleurs reçoit 250 demandes d’hébergement par année et il héberge 50 jeunes dans ses 19 lits; avec les coupures de la SPLI (Stratégie de partenariat de lutte à l’itinérance), nous devrons fermer 8 lits d’ici le 31 mars. » De son côté, l’Appart Adojeune à Gatineau qui fait de l’hébergement d’urgence auprès des 13-17 ans et a connu une hausse de 253 % du nombre de séjours entre 2014 et 2015. « Si ça continue comme ça, on risque de faire face à un déficit anticipé de 71 000$, souligne Isabelle Lance, coordonnatrice de l’Auberge. « Et il n’est pas rare que les Centres jeunesse nous demande d’allonger notre séjour d’urgence de quelques jours afin de leur donner le temps de faire le suivi du signalement», ajoute-t-elle.

Et ce sont les jeunes qui seront les principaux touchés par ces coupures et réductions de services. Blek, un jeune hébergé au Foyer et qui été près des gangs de rue, déplore « s’il fallait que je parte maintenant, j’irais chez des amis, mais je ne pourrais pas continuer de développer mon bagage d’apprentissage pour réaliser mes projets d’avenir, la vie est dure, et il faut des organismes qui nous aident comme le Foyer.» Pour la jeune Catherine, qui a connu la prostitution, « mon séjour à l’Auberge du cœur m’a permis de recommencer ma vie sur des bases solides. »

Il importe de développer une vision globale des enjeux entourant les fugues et l’exploitation sexuelle, car ce ne sont pas seulement les jeunes des Centres jeunesse qu’il faut soutenir. Les organismes du milieu agissent comme des facteurs de protection pour assurer un filet de sécurité autour des jeunes et auprès des familles. Il est primordial d’offrir des espaces aux jeunes pour qu’ils développent un projet de vie qui les aide à trouver leur place dans la société en-dehors de la criminalité (cf. communiqués de presse du 5 février et du 11 février). Les Auberges du cœur demandent de régler les situations d’urgence dès maintenant et demandent des solutions à long terme pour assurer un soutien récurrent afin que cessent les reculs des dernières années.

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Source : Isabelle Gendreau, cellulaire : 438-390-3985

ANNEXE AU COMMUNIQUÉ DE PRESSE DU 18 FÉVRIER :

Autres exemples de services coupés ou déficients pour les jeunes à travers le Québec

MONTÉRÉGIE: L’Élan des jeunes, à Châteauguay, la plus jeune de nos Auberges, qui existe depuis 4 ans, n’a que 10 000 $ de financement de base par année pour héberger des jeunes de 16 à 22 ans. L’Auberge du cœur Le Baluchon, à St-Hyacinthe, s’est vu couper les fonds SPLI pour assurer le soutien communautaire dans ses appartements supervisés pour les 16-23 ans.

CHAUDIÈRE-APPALACHES : L’ADOberge Chaudière-Appalaches, située à Lévis, souhaite ouvrir un point de services à St-Georges de-Beauce pour répondre à la demande des jeunes de 12 à 17 ans du sud de la région. Un jeune sur deux est refusé présentement. Par ailleurs, le financement d’un poste pour la prévention dans les écoles et dans l’Auberge sera coupé au 31 mars.

MONTRÉAL : Des postes d’intervenants pour les 18-30 ans financés par la SPLI ont été coupés à l’Auberge du cœur Le Tournant et à l’Auberge communautaire du Sud-Ouest. Il y a quelques années, c’est un beau projet d’appartements supervisés pour le retour aux études de jeunes de 16-18 ans du Service d’hébergement St-Denis qu’il a fallu arrêter, et plus récemment, un projet de réinsertion à l’emploi offert par Ressources Jeunesse St-Laurent aux jeunes de 16 à 22 ans a été aboli.

QUÉBEC : Le Gîte Jeunesse tente par tous les moyens de maintenir les services de sa deuxième maison de 6 lits à Ste-Foy où on héberge des jeunes garçons âgés de 12 à 17 ans, le financement provenant de la SPLI est 50 % moins élevé depuis quatre ans.

LANAUDIÈRE : Aucun service de post-hébergement ne peut être assuré dans les Auberges du coeur Accueil Jeunesse (12-17 ans) et Roland-Gauvreau (18-30 ans) (Joliette), Chaumière Jeunesse (18-30 ans) (Rawdon), Le Diapason (14-18 ans) (Mascouche).

ESTRIE : Espace vivant / Living room a perdu le financement SPLI pour un poste d’intervention en post-hébergement pour les jeunes de 12 à 17 ans.

BAS-ST-LAURENT : Les coupures de la Conférence régionale des élus et de la Commission jeunesse menacent le financement du travail de rue qui est géré par l’Auberge du cœur Tandem-Jeunesse à La Pocatière.

CENTRE-DU-QUÉBEC : La Maison Raymond Roy (Victoriaville) et Habit-Action (Drummondville) se sont vues couper des heures d’intervention en hébergement et en post-hébergement pour des jeunes de 18 à 30 ans.

Campagne Pour que tous les jeunes s’en sortent : lettres au Premier ministre, vidéos

Le Regroupement des Auberges du cœur du Québec représente 28 maisons d’hébergement communautaires pour jeunes en difficulté et sans abri ou à risque de le devenir réparties dans dix régions du Québec. Les Auberges du cœur travaillent chaque année avec plus de 2500 jeunes âgés entre 12 et 30 ans et doivent en refuser autant, généralement faute de places. Ces chiffres ne reflètent qu’une partie des besoins des jeunes itinérants ou à risque de le devenir pour le type d’hébergement et de soutien que nous offrons considérant les territoires où de telles ressources sont inexistantes. Au total, l’ensemble des Auberges du cœur offre plus de 300 places en maison d’hébergement et, plus de 150 autres places en appartements supervisés ou logements sociaux. Visitez www.aubergesducoeur.org

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