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Communiqué

Montréal, le 25 nov. 2014 – La Coalition québécoise pour le contrôle du tabac accueille avec optimisme et prudence les nouveaux résultats de l’Enquête québécoise sur le tabac, l’alcool, la drogue et le jeu chez les élèves du secondaire (ETADJES) de l’Institut de la statistique du Québec, qui ont été publiés ce matin et qui indiquent un progrès significatif quant au tabagisme chez les jeunes Québécois.

« Chaque pas dans la direction de la réduction du tabagisme est une bonne nouvelle, surtout chez les jeune, mais il est nécessaire de regarder l’ensemble des données probantes. Puisque l’intervalle entre les deux dernières publications de cette enquête est de 5 ans, et il est difficile de déceler la tendance en fonction des résultats d’une seule année. En attendant, nous accueillons ces nouvelles données positivement, » déclare la docteure Geneviève Bois, porte-parole de la Coalition.

La Coalition s’inquiète par contre de la hausse de l’usage de la cigarette électronique chez les jeunes que constate l’ETADJES, un nouveau phénomène qui doit être suivi de près. En effet, selon l’enquête, 28 % des élèves du secondaire ont déjà essayé la cigarette électronique et 20 % des jeunes n’ayant jamais fumé la cigarette ont utilisé la cigarette électronique. « Cela nous rappelle l’urgence d’agir afin d’implanter un cadre réglementaire minimal pour minimiser l’attrait de la cigarette électronique par des enfants et adolescents, » précise Dre Bois.

« Le tabagisme est un phénomène complexe, et chaque étude a ses limitations : certaines données semblent plus basses ou élevées dans l’ETADJES que dans d’autres études à des intervalles communs. Il faut donc, comme à l’accoutumée, interpréter ces nouvelles données avec précaution, » clarifie Dre Bois. Par exemple, l’Enquête sur le tabagisme chez les jeunes (ETJ) de 2012-13 évalue à 9 % la proportion des élèves du secondaire au Québec qui déclarent avoir fumé la cigarette au cours des 30 derniers jours, et 14 % ayant consommé un produit du tabac (cigarettes, cigares, chicha, etc.), ce qui est plus élevé que les taux de 6 et 12 % constatés par l’ETADJES.

« Or, dans presque toutes les études, l’importance de l’expérimentation via les produits aromatisés est constatée, de même que la diversité de produits du tabac utilisés, soit pas seulement la cigarette. L’ETJ chiffre à 58 % la proportion de jeunes ayant utilisé du tabac et qui ont consommé un produit aromatisé, alors que l’ETADJES chiffre cette proportion à 71 %. Dans les deux cas, cela démontre le rôle déterminant de l’aromatisation dans l’initiation au tabagisme, » ajoute Dre Bois. La proportion des élèves ayant fait usage de la cigarette au menthol s’élève à 26 % chez les fumeurs de cigarettes dans cette enquête, et à 30 % dans l’ETJ. « Cela souligne la nécessité d’interdire l’aromatisation de tous les produits du tabac, particulièrement contre le menthol qui est de loin la saveur la plus populaire auprès des jeunes. »

« Bien que nous nous réjouissions de ces données, il faut s’assurer de deux choses : d’une part, que ces baisses se confirment et se maintiennent et ensuite, qu’elles s’accélèrent. Nous ne pouvons pas nous contenter d’un taux de tabagisme de 12 % (ETADJES) ou de 20 % (ETJ) chez les jeunes. Pour les enfants et les adolescents, c’est zéro tabagisme qu’il faut viser. » La Coalition a d’ailleurs lancé la semaine dernière la campagne « 10 dans 10 », endossée par plus de 50 groupes de santé et appuyée par les trois partis d’opposition à l’Assemblée nationale, qui suggère au gouvernement l’objectif de 10 % de prévalence du tabagisme dans la population d’ici 10 ans. Le taux de tabagisme au Québec se situe actuellement à 21,4 % pour l’année 2013. « Pour ce faire, il faut continuer de mettre en place des mesures efficaces, comme celles au niveau de l’emballage, des saveurs et du prix, » dit Dre Bois.

Facteurs influençant le tabagisme chez les jeunes

Le tabagisme chez les jeunes est influencé par de multiples facteurs: le prix, l’environnement familial et les pairs, les campagnes de prévention, la réglementation sur la consommation, etc. Plusieurs de ces facteurs ont contribué à cette baisse par rapport à 2008. « Nous avons eu plus d’une augmentation des taxes au Québec depuis la dernière enquête, et cela fait partie des facteurs ayant un impact sur le tabagisme chez les jeunes, » poursuit Dre Bois. « Les jeunes sont plus particulièrement sensibles au prix du fait de leurs moyens financiers limités. »

« D’autres facteurs ont sûrement joué un rôle aussi, dont l’interdiction des étalages de produits dans les dépanneurs à travers la province, entrée en vigueur en 2008, ainsi que les nouvelles mises en garde fédérales qui couvrent 75 % du paquet depuis le début de 2012. Ce sont différentes mesures qui influencent, directement ou indirectement, le pouvoir d’attraction des produits du tabac pour les jeunes, et pour lesquelles nous pouvons constater les effets à court et moyen termes, » observe Dre Bois.

Rappelons qu’entre 2005 et 2012, le taux global de tabagisme au Québec est resté inchangé, ce qui veut dire que pour chaque fumeur décédé ou qui a cessé, un jeune est venu le remplacer, en moyenne à l’âge de 13,3 ans selon la plus récente édition de l’ETADJES. « L’Australie a connu une baisse sans précédent du tabagisme général, passant de 15,1 % à 12,8 % entre 2010 et 2013 grâce à l’emballage neutre et standardisé, et l’âge d’initiation au tabagisme a aussi augmenté de 14,2 à 15,9 ans pendant la même période. Nous nous réjouissons des progrès encourus au Québec, mais nous pouvons clairement faire mieux en apprenant des meilleures pratiques internationales », conclut Dre Bois.

Fondée en 1996, la Coalition québécoise pour le contrôle du tabac représente quelque 470 organisations québécoises — associations médicales, ordres professionnels, municipalités, hôpitaux, écoles, commissions scolaires, etc. — qui appuient une série de mesures destinées à réduire le tabagisme et ses conséquences. Ses principaux objectifs incluent prévenir l’initiation au tabagisme, favoriser l’abandon, protéger les non-fumeurs contre la fumée secondaire et obtenir un cadre législatif qui reflète la nature néfaste et toxicomanogène du tabac.

Pour consulter la version complète du communiqué, incluant les références, cliquez ici :
https://www.cqct.qc.ca/Communiques_docs/2014/PRSS_14_11_25_Reactions_ETADJES_2013.pdf

SOURCE Coalition québécoise pour le contrôle du tabac

Renseignements : Entrevues et information : Dre Geneviève Bois, 514-602-2508 (cell.)

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