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Communiqué

Face à une situation préoccupante concernant les tensions dans l’espace public et les enjeux d’aménagement urbains, le Réseau d’aide aux personnes seules et itinérantes de Montréal (RAPSIM) presse la Ville de Montréal et son Service de Police (SPVM) de faire le bilan de leurs actions et de développer un nouveau Plan de lutte en matière de profilage social. C’est ce qu’a déclaré le regroupement en conférence de presse en lançant son 4e Portrait de la situation dans l’espace public.

Le Portrait est issu d’une enquête menée auprès d’une trentaine d’organismes en itinérance à Montréal. « Sans être catastrophique, il ressort de cette enquête que la situation dans l’espace public et en regard du profilage n’a pas connu d’amélioration récemment, et ce, malgré d’intéressantes initiatives développées par la Ville et le SPVM», indique Pierre Gaudreau, coordonnateur du RAPSIM.

Ainsi, 72 % des répondantEs estiment que la situation ne s’est « pas vraiment » ou « pas du tout » améliorée depuis deux ans, contrairement à 61 % en 2012. Néanmoins, les abus (abus physiques, verbaux et situations de harcèlement) seraient légèrement en baisse : les répondantEs affirment en avoir entendu parler « parfois » ou « jamais » dans une proportion de 65%, contrairement à 62,7% il y a deux ans.

Avec de tels résultats, et tel que prévu dans le Plan d’action montréalais en itinérance 2014-2017, le RAPSIM demande qu’un état de la situation du profilage social et le bilan des actions réalisés pour le combattre soient faits.

Principaux constats

On relève plusieurs déplacements de personnes en situation d’itinérance. Souvent le fruit d’une forte pression exercée sur des lieux qu’elles fréquentent davantage (Parc Émilie-Gamelin, Carré Viger, etc.) en raison de leur réappropriation par les autres citoyenNEs et d’une présence policière accrue, ces déplacements ont plusieurs effets néfastes : sentiment d’injustice, coupe dans la relation d’aide, plus grand isolement, etc.

Sur les interventions policières, alors qu’on loue les efforts d’équipes multidisciplinaires comme l’ÉMRII (Équipe mobile de référence et d’intervention en itinérance), on demeure encore assez insatisfaits des autres équipes et du reste des policiers. « Les efforts déployés pour améliorer les interventions policières n’ont visiblement pas encore suffisamment d’effets positifs sur la cohabitation, l’atténuation des tensions entre policiers et personnes itinérantes », souligne Bernard St-Jacques, organisateur communautaire au RAPSIM. Alors qu’on pourrait être en train de travailler à leur l’inclusion au sujet d’enjeux et de projets qui les concernent, les pratiques de profilage social persistent. »

Parmi les autres constats qui ressortent de manière particulière, on observe une fréquence encore grande de situations de bris et de saisie de matériel de consommation de drogues (comme les seringues) alors que celui-ci est distribué par les organismes et institutions en santé publique dans une perspective de réduction des méfaits.

Des suites à donner

Ce Portrait s’inscrit dans la foulée du bilan que doit mener la Ville et le SPVM de leur Plan stratégique en matière de profilage racial et social 2012-2014. Les données de l’enquête peuvent s’avérer utiles pour la préparation du nouveau Plan stratégique dont la sortie est prévue prochainement. En 2012, l’initiative avait été saluée par le milieu communautaire, notamment comme forme de reconnaissance de l’existence du profilage. Un des défis qui subsiste à venir est de pouvoir agir pour sanctionner les comportements de policiers qui s’adonnent à de telles pratiques. « On peut espérer que le prochain Plan planche sur de meilleures manières de s’attaquer aux cas problématiques et d’atténuer l’impression ressentie dans le milieu selon laquelle les policiers peuvent agir en toute impunité », peut-on lire dans le Portrait.

Par ailleurs, la Ville de Montréal et le SPVM sont invités à procéder à des évaluations périodiques du Plan stratégique en profilage racial et social. Le RAPSIM leur recommande aussi dans son Portrait de s’assurer que des mécanismes de sensibilisation de la population et de consultation des personnes itinérantes sur des enjeux qui les concernent (comme les projets d’aménagement urbain) soient développés. Enfin, le SPVM est invité à faire preuve de plus de transparence en partageant les informations et le bilan de ses actions visant à faire face au profilage de même qu’à s’assurer d’un meilleur arrimage entre ses différentes interventions sur le terrain.

Contacts de presse :

Bernard St-Jacques, organisateur communautaire, Tél (514) 879-1949, Cell (514) 265-6617

Pierre Gaudreau, coordonnateur du RAPSIM, Tél (514) 879-1949, Cell (514) 603-1949

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