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Communiqué

16 janvier 2017 – Le Réseau d’aide aux personnes seules et itinérantes de Montréal (RAPSIM) a tenu lundi un Ralliement de la rentrée en itinérance qui a réuni une centaine de personnes en provenance de ses membres, partenaires et alliéEs. L’événement a permis de faire le point sur les développements en matière de lutte à l’itinérance et les mesures qui restent encore à déployer.

Interpellant tant la Ville que les deux gouvernements, le RAPSIM s’est particulièrement réjoui des progrès liés à l’action du fédéral. Témoignant de cette embellie, le ministre Jean-Yves Duclos, responsable du dossier et ministre de la Famille, de l’Enfance et du Développement social, est intervenu lors de l’assemblée du RAPSIM.

Un contexte difficile

Alors que la fréquentation des ressources en hébergement d’urgence à Montréal a atteint des niveaux record l’hiver dernier, avec une hausse de 10 % des nuitées, la situation demeure préoccupante en 2017. Ainsi, Samuel Watts, directeur général de la Mission Bon Accueil, déclarait la semaine dernière au Journal Métro : « Cette année, on a réussi à sortir environ 200 personnes de la rue, mais dans le mois de novembre, j’ai eu 50 nouveaux clients… »

Le début de l’année a aussi été marqué par le décès de Jimmy Cloutier, devenu la quatrième personne en situation d’itinérance abattue par des policiers du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) au cours des cinq dernières années. Un drame qui souligne, encore une fois, les lacunes de l’intervention policière auprès des personnes en crise.

Ottawa : un pas dans la bonne direction

Ce contexte difficile n’empêche cependant pas le RAPSIM de se réjouir de nouveaux fonds fédéraux en itinérance. En effet, le premier budget du gouvernement Trudeau comprenait, pour la période 2016 – 2018, une augmentation de 50% des fonds de la Stratégie des partenariats de lutte contre l’itinérance (SPLI). À Montréal, ce financement accru permet de soutenir des ressources d’hébergement, des centres de jour et du travail de rue, mais aussi des projets d’immobilisation qui prévoient la construction de plus de 230 nouveaux logements sociaux pour sans-abri.

Les investissements supplémentaires annoncés ne couvrent toutefois qu’une courte période, et un engagement à long terme du fédéral est requis. Tout comme la Fédération canadienne des municipalités, le RAPSIM demande à Ottawa, dès le prochain budget et jusqu’en 2025, de doubler les fonds dédiés à la SPLI.

« Le gouvernement fédéral a fait un pas dans la bonne direction, il doit maintenant annoncer une vision avec des fonds accrus à long terme tant pour le logement social que pour la lutte à l’itinérance » a affirmé le coordonnateur du RAPSIM, Pierre Gaudreau.

Québec doit rompre avec l’austérité

Le RAPSIM a profité du ralliement pour interpeller le gouvernement du Québec afin qu’il cesse les compressions en logement social et à l’aide sociale. Au contraire, il est crucial d’investir dans ces programmes sociaux, ainsi qu’en santé et en éducation, afin de permettre la réalisation des mesures prévues par la Politique nationale de lutte à l’itinérance. Depuis son adoption, le gouvernement n’a cessé de multiplier les actions contraires à l’esprit de la Politique. La plus récente est la réforme de l’aide sociale, qui risque de condamner certains prestataires à survivre avec 399 $ par mois.

Comme l’indique la Politique, des mesures importantes doivent aussi être déployées pour contrer l’itinérance des femmes. Un plan d’action spécifique sur la question est en développement. Le RAPSIM, qui y travaille avec différents partenaires, veillera à son suivi.

La Ville doit finir ses devoirs

Alors que des élections municipales se tiendront dans à peine 10 mois, le RAPSIM a rappelé que plusieurs mesures du Plan d’action montréalais en itinérance restent à concrétiser, dont celles qui encadrent la sauvegarde des maisons de chambres. Certaines sont transformées en logements sociaux, mais d’autres sont converties en condos, réduisant ce parc de logements encore bien utile pour contrer l’itinérance.

Par ailleurs, le bilan de l’intervention du SPVM en termes de profilage social, annoncé en septembre 2014, doit enfin se tenir ce printemps. « Le nouveau décès d’un sans-abri suite à une intervention policière démontre qu’il reste encore bien du travail à faire. Il est inacceptable qu’encore une fois, une intervention face à un homme en crise se soit terminée par sa mort » a déclaré le coordonnateur du RAPSIM, Pierre Gaudreau.

Avec ses membres et partenaires, le RAPSIM entend donc intervenir activement en 2017, afin que les actions des gouvernements et de la Ville fassent une véritable différence.

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Source : RAPSIM, Pierre Gaudreau, coordonnateur – tél. : 514 879-1949, cell. : 514 603-1949 ; Marjolaine Despars, coordonnatrice adjointe – tél. : 514 879-1949, cell. : 438 495-2944

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