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Nous pouvons tous avoir des sautes d’humeur dans une même journée, dépendant des évènements qui surviennent. Chez une personne qui souffre du trouble bipolaire, peu importent les évènements, les variations d’humeur sont hors proportion et la personne oscille entre un pôle d’humeur dépressif et un pôle d’humeur euphorique, d’où l’appellation du trouble bipolaire.

La phase dite dépressive correspond à des symptômes de dépression grave. Lors de la phase dite maniaque, la personne est euphorique, hyperactive, et se sent invincible. Elle peut aussi être extrêmement irritable et montrer un manque de jugement important (faire des dépenses excessives, insulter son patron, etc.). Entre ces deux phases, des périodes de fonctionnement normal peuvent durer des mois ou des années, cela varie selon les individus.

Les répercussions de ce trouble vont être multiples, comme pour nombre de maladies mentales, tant sur le plan social, familial que professionnel. D’ailleurs, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) considère que le trouble bipolaire fait partie des dix pathologies les plus préoccupantes pour le XXIe siècle. Il touche tous les milieux ethniques et socio-économiques. On décèle le trouble le plus souvent vers la fin de l’adolescence ou au début de l’âge adulte. Il est possible qu’une personne soit atteinte plus jeune mais les comportements peuvent alors se mêler aux comportements plus typiques des adolescents, c’est pourquoi le trouble est difficile à déceler.

Selon les auteurs, la prévalence est de 2 à 8 % de la population, et autant d’hommes que de femmes sont touchés.

Les causes

Comme pour tous les autres troubles de l’humeur, plusieurs facteurs sont en cause. Jusqu’à présent, les recherches reconnaissent l’importance du facteur biologique et génétique. Ceci étant dit, nous ne savons toujours pas à quel niveau : une mère pourrait être atteinte, avoir trois enfants, et aucun d’entre eux ne le sera. En revanche, nous pouvons affirmer qu’un excès de stress ou des problèmes familiaux ne peuvent pas causer cette maladie mais peuvent déclencher un épisode chez les personnes qui sont déjà atteintes. Nous parlerons donc moins de causes que de déclencheurs.

Les déclencheurs?

Ce sont des situations qui peuvent provoquer un état maniaque ou dépressif chez une personne qui a déjà traversé un épisode bipolaire. Un stress intense ou une période d’insomnie en sont des exemples. Il existe aussi certains déclencheurs qui sont chimiques, comme des antidépresseurs qui fonctionnent « trop bien » et qui provoquent des états maniaques, ou encore des médicaments courants comme les stéroïdes et les drogues telles la cocaïne et les amphétamines.

Maniaco-dépression, psychose maniaco-dépressive ou trouble bipolaire?

Il n’est pas toujours évident de comprendre les divers noms donnés à une même maladie mentale. Le trouble bipolaire a une longue histoire d’appellations différentes. Au XIXe siècle, on parlait de folie maniaco-dépressive; au XXe siècle, le terme de psychose maniaco-dépressive est apparu. Peut-être êtes-vous plus familier avec ce terme ou encore avec celui de la maniaco-dépression. Autant ces changements peuvent être source de confusion, autant il nous faut être encouragé car si les termes changent, c’est que la recherche est active à ce sujet! Et plus la recherche est active, plus la connaissance du trouble se développe, permettant ainsi un traitement plus adapté.

Au sujet du traitement, qu’en est-il?

Un double traitement sera le plus efficace : biologique, car il s’agit d’une maladie physique; psychosocial, pour permettre à la personne de mieux connaitre et contrôler les déclencheurs (entre autres). Les recherches sont toujours très actives et de nouveaux traitements sont actuellement à l’essai. Le Centre de toxicomanie et de santé mentale suggère d’ailleurs de demander à son médecin des renseignements sur les nouveaux traitements contre le trouble bipolaire. Dans certains centres médicaux universitaires, il est également possible de participer aux essais cliniques de nouveaux traitements. Affaire à suivre…

Notons cependant que, comme pour bien des cas de maladie mentale, le traitement aide au rétablissement. En effet, une personne ne guérira jamais de son trouble. En revanche, elle saura le gérer efficacement grâce aux traitements. D’où l’importance de ne pas cesser le traitement aux premiers signes de rétablissements car les rechutes sont courantes : sans traitement, la plupart des personnes atteintes auront une rechute deux ans plus tard.

Un grand nombre de personnes qui souffrent du trouble bipolaire sont reconnues pour être très créatrices, imaginatives, même souvent dotées d’une intelligence supérieure à la moyenne. D’où l’importance de bien cerner les symptômes invalidants pour éviter de gâcher d’aussi grands potentiels!

Lauren Barthe

Sources :

https://relief.ca/

LEROND, Jérôme. Troubles bipolaires : Données actuelles. Service Hospitalo-Universitaire de Psychiatrie (Pr Daléry) CH le Vinatier – Bron

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